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Retrouve le...

Prologue :

Un duel fantastique, comme si la boucle était bouclée, comme si le temps avait finalement tout arrangé, comme si tous les tourments qui ont animé nos années de lycées restaient ici, nous les abandonnions, prêts à nous lancer dans une nouvelle vie, une autre vie, certains seuls, d’autres accompagnés, certains avec des rêves concrétisés, d’autres avec des espoirs de réussite sur la bonne voie, juste des vies qui s’entrecroisent, qui se nouent et se dénouent au fil des espérances…
Lucas est assis sur le gradin minuscule et dans sa main joue une clé, une petite clé grise, il la tourne dans tous les sens en réfléchissant, je m’approche de lui et il la range précipitamment dans sa poche.

-Hum…C’est la clé de la maison de ta maîtresse et tu as peur que je le découvre ? Fis-je en riant.
-Tu racontes n’importe quoi P. Sawyer ! Dit Lucas

Il secoua la tête en souriant et m’ouvrit les bras, comment savoir à ce moment là que cette clé changera tout, toute notre vie, et que à cet instant même la machine était déjà en marche, le temps lui était compté, le notre surtout…

-Hé Lucas ! Lança Nathan en enlaçant Haley, j’étais vraiment à deux doigts de te battre !
-Hum, je vois que tu ne t’es pas amélioré depuis votre premier duel, s’exclama Brooke en riant.
-Et Coloc’ plaisanta Haley! Un peu de respect pour mon cher mari…
-Oui je le mérite bien, je suis tellement fantastique,
répliqua Nathan.

Nathan avait déclenché les rires, et nous voilà prêt à oublier la tristesse qui nous étreignait le cœur depuis que nous étions ici…Lucas semblait ailleurs, perdu dans un autre univers, et peut être que nous l’étions tous, nous allions dire adieu à cet endroit chacun à notre manière…
Nathan et Haley riaient en se passant le ballon et Brooke prenait des photos de nos signatures sur le sol, voici le dernier moment où nous sommes vraiment réunis, le dernier moment où nous sommes encore insouciants et crédules face à la vie et à l’avenir, juste quelques heures après la fin, la fin de notre vie d’adolescent.
Nous ne renonçons à rien, nous mettons juste notre enfance de coté, nous lui donnerons le prix qu’elle mérite un jour, mais il est temps, il est enfin temps pour nous de quitter ce terrain, même si cela nous brise le cœur, même si nous abandonnons beaucoup de souvenirs qui nous définissent ici, nous emportons tout de même avec nous son essence, ce qui le rend si exceptionnel à nos yeux…

Suivons une nouvelle route...

Chapitre 1 :
Forever friends

Qui a dit un jour que le temps n’est jamais fiable ? Qu’il ne réunit pas les êtres, mais plutôt qu’il les sépare… ?En tout cas ce n’est pas ainsi que j’ai décidé de construire ma vie, pas avec des incertitudes et des proverbes ridicules, je ne suis pas ainsi et je ne le serais sans doute jamais, car même si rien n’est éternel, même si rien ne semble durer, je sais que mon amour pour eux sera l’exception…
Je fixe un instant le panier, non je ne suis pas une grande basketteuse, détrompez-vous, je ne manie pas le ballon avec grâce, je reste prostrée en attendant qu’ils viennent me rejoindre, une longue conversation nous attend, une conversation qui je le sais à l’avance sera décisive pour nous tous, pour notre vie et ce que nous avons voulu vainement construire. Je dribble et comme si je jouais ici mon avenir, je lançais le ballon qui atterrit superbement dans le filet, je laissais échapper un soupir, si seulement la vie était aussi facile, un coup de chance, une pincée de hasard et me voila prête à gagner tous les points, à battre les records, car la vie n’est que cela, un long chemin où les embûches ne sont pas insurmontables et où le seul sentiment qui puisse nous aider est aussi celui qui peut, en un instant, nous détruire, oui vous le savez c’est l’amour…Au sol, la pluie a depuis longtemps effacé ces marques qui nous définissaient, nous n’existons plus depuis longtemps, car comme je vous l’ai dit, il semble que le temps emporte tout, mais seuls les rancœurs et les regrets ne s’envolent jamais.Vous devez vous demandez où nous sommes, et qui je suis…Je ne me suis pas présentée c’est un fait, mais je pense que c’est inutile, je suis l’un d’entre eux, je suis ici, sur les traces de notre ancienne vie, là où nous avons laissé nos noms, là où tout aurait du se jouer, mais non, nous sommes partis chacun de notre coté, certains accompagnés de l’amour qu’ils ont cultivés, d’autres seuls, pensant que l’apprentissage de l’âge adulte n’avait pas besoin de compagnie, je suis l’une d’elle.
J’ai cultivé un rêve et un amour, j’ai rêvé maintes fois de revenir sur ce terrain, aujourd’hui j’y suis, mais pas pour les bonnes raisons. Je les attends, mais il manquera indéniablement quelqu’un, une personne qui a fuit le temps et tout ce qu’il pouvait lui apporter, il n’a vu que le mauvais coté, le revers en toc du temps qui s’écoule, il ne lui a pas donné de chance, il a fuis tout ce que j’aurais pu lui apporter, mais la raison est presque impossible à déterminer…
Voilà pourquoi nous nous retrouvons tous ici, voilà pourquoi je les attends sagement, mon ballon à la main, comme ancrée à vie dans cette période révolue de notre vie, je sais qu’il ne sera pas là, mais qu’importe, si je les ai réunis près de moi, c’est justement pour retrouver son chemin, pour rejoindre sa route, j’ai besoin de mes amis pour sauver mon amour.
Je ne regarde plus ma montre depuis son départ, je n’ai pas envie de sentir les minutes défiler, et dire que cela fait trois ans que nous avons quitté le lycée, trois ans que nous avons gâchés, si loin l’un de l’autre, comme déconnectés, presque à l’autre bout de la terre pourtant la blessure ne s’est pas refermée, elle est à vif, seul leur amour pourra m’aider à nous reconstruire.
Je repousse mes cheveux derrière mes oreilles, il ne pouvait s’empêcher de me taquiner et de rire de ce geste infantile, il me manque c’est vrai, je revois ces yeux brillant me détailler, je sens sa main glisser dans mon dos, repoussant encore plus les mèches rebelles qui tombait sur mon visage, comme pour en graver l’image, comme s’il savait qu’il fuirait, qu’il abandonnerait tout ce que nous avons essayé de construire, par peur, la peur d’affronter la mort sans doute…Son cœur n’a jamais été résistant, mais je l’ai aidé, je lui ai donné l’amour, la paix et le bonheur, mutuellement nous avons construit un édifice stable, nous avions attendu cela pendant des années, et voilà qu’un matin la sentence était tombée, les médicaments ne faisaient plus effet, la maladie évoluait et par la même occasion sa peur de tout perdre grandissait, il voulait m’épargner, il voulait me protéger de la douleur, mais il a eu tord.
Vous l’aurez compris il est partit…
Je lève la tête et soudain une voix familière raisonne, mon amie de toujours, ma meilleure amie, celle avec qui les tempêtes furent nombreuses, celle avec qui j’ai tout partagé en dépit de tout, de nos différents, de nos rancœurs et de nos remords, rien ne pourra jamais me faire oublier à quel point elle est importante, et même si elle a, elle aussi, choisi un autre chemin pendant un moment, je savais depuis le départ que le temps jamais ne m’enlèverait cet amour là.

-Peyton Sawyer, cria-t-elle et je me redressai, tu ne ressembles vraiment à rien, regarde comment tu es habillée ! Dis-moi tu ne comptes pas faire concurrence à miss « la mode c’est pour les snobs » ?
-Oh mais excuse-moi de n’avoir pas mise ma plus belle robe pour ton arrivée très chère ! Mais je te rappelle que nous attendons encore du monde !
-Tu nous as réunis pour une raison bien précise ou c’est juste pour que nous voyions ta coiffure magnifique digne d’un pissenlit ébouriffé ?
-Pour le plaisir de vous voir, et pour vous demandez un service !
-Quoi ? Tu veux que nous remplissions ton congélateur de bonnes viandes bio ? Nous devrions, tu es maigre comme un clou Sawyer, ce n’est pas la solution pour

-Tu peux le dire Brooke, non ce n’est pas la solution, mais que veux-tu ? Tout le monde ne peut pas décider de se saouler dans des bars tous les soirs pour oublier son chagrin.
-C’est sérieux,
murmura Brooke en baissant la tête.

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà, une autre voiture se gara à coté de la mini de Brooke. Nathan en sortit, il fit un signe bref de la main et se dirigea vers la porte arrière pour prendre son fils dans ses bras. Haley sortit à son tour, et malgré la distance je l’entendis pester, elle semblait ailleurs, un peu comme moi, déconnectée d’une certaine réalité. Son visage était crispé et elle fourra ses mains dans ses poches avant d’avancer vers nous, Nathan derrière elle.

-Désolée du retard Pey ‘, nous avons du passer à la banque avant !
-Elle n’est obligé de connaître tous nos problèmes,
lança Nathan en posant le petit qui se mit de suite à courir vers moi pour attraper le ballon bien trop grand pour lui.
-C’est notre amie Nathan ! Enfin que t’arrive-t-il ?
-Nous en parlerons à la maison !
-Comme tu veux,
dit Haley en me prenant dans ses bras.

Je vis à son regard qu’elle connaissait déjà la raison de ce rassemblement, mais patience aurais-je voulu lui dire, il nous manque encore une personne, une personne qui peut m’aider à comprendre, et surtout à le retrouver.

-Dis donc, une vraie sauterelle ce gamin ! S’exclama Brooke. Bravo Nathan encore quelques années et il te battra à coup sure !
-J’espère bien !
-Pour le moment nos problèmes sont bien plus importants que l’éducation sportive que tu veux tant donner à notre fils !
-Nous sommes là pour Peyton, pas pour parler de nous
, répliqua-t-il en colère.

Les deux époux s’affrontèrent du regard tandis que leur enfant jouait à leurs pieds, ravi que le ballon puisse aussi servir d’oreiller. Je me demandais bien ce qui pouvait les rendre si vindicatif l’un envers l’autre, mais il sera toujours temps, plus tard, de dénouer ce problème qui semble prendre pas sur leur vie.

Plus qu’une personne, il ne manquait que lui pour que je puisse enfin leur donner la clé de cette rencontre, j’avais échafaudé mon plan durant des mois, j’avais réfléchi maintes fois à la finalité, mais je savais que le moment était venu de leur demander à tous de m’aider. Lucas avait quitté la maison, tranquillement sans bruit, un matin calme et brumeux, il n’avait pourtant rien laissé, aucune lettre, aucun mot, comme s’il voulait juste disparaître et faire oublier son existence. Plus tard une lettre m’était parvenu, plusieurs mois après son départ, une lettre avec une seule phrase qui semble gravée en moi pour toujours « Retrouve-le ». De l’enveloppe une clé glissa, une clé sans serrure, tout simplement parce que je ne savais pas ce qu’elle pouvait bien ouvrir et voilà que je l’avais ici même avec moi. Cette lettre n’était pas anodine, ni l’objet qui l’accompagnait…

Et il arriva comme s’il avait entendue mon appel, Micro McFadden, notre héros, notre commentateur hors pair, le seul qui puisse compléter la chaîne des souvenirs. Il nous serra dans ses bras et comme à son habitude il déclancha les rires et les sourires naquirent comme par enchantement, du baume au cœur pour tout ce qu’il nous restait à affronter.
Je mis la main dans ma poche, et sentis la clé jouer entre mes doigts, voici l’instant de vérité. Je soupirais et vis leur regard s’accrocher au mien, ils savaient tous que Lucas m’avait quitté, qu’il était partit, mais la raison, non il ne la connaissait pas, seule moi détenait la clé, au propre comme au figuré, oui sa maladie avait évolué, oui il pouvait mourir à tout instant, mais jamais je n’aurais pu l’abandonner, car l’amour n’a pas besoin d’alliances ni de sacrements, je savais que quoi qu’il puisse advenir, à la vie, à la mort, maintenant et pour toujours, je serais à lui, rien qu’à lui, dans son cœur, dans sa vie…

-Si je vous ai réunis ici, ce n’est pas pour le simple plaisir de vous revoir tous, même si j’avoue que pendant un instant j’ai eu l’impression d’avoir fait un bon dans le temps, un bon de trois ans en arrière, et je me suis sentie en sécurité, dis-je en souriant. J’ai besoin de votre aide.

Je sortis l’enveloppe chiffonnée et la clé glissa dans ma main sous leur regard perplexe. Je la tournais dans tous les sens comme si je voulais m’imprégner de son essence et peut-être trouver ce qu’elle pouvait bien ouvrir.

-Vous le savez tous, ce n’est plus un secret, Lucas est partit, et impossible de le retrouver, tout simplement parce qu’il ne veut pas que nous le retrouvions, mais apparemment il y a quelque chose auquel il tient qu’il veut voir entre nos mains, et cette clé nous ouvrira une porte, ou autre chose, mais d’abord j’ai besoin de connaître sa provenance, elle peut ouvrir n’importe quelle serrure n’importe où dans le pays…J’ai eu cette lettre, avec ces mots qui semblent presque ridicules à présent « Retrouve-Le », je pense qu’il y a quelque chose qu’il veut nous transmettre et j’ai besoin de vous, de votre mémoire pour retrouver cet objet quel qu’il soit.
-Pey’…Je ne sais pas quoi dire, je n’aurais jamais cru qu’il pourrait faire cela
…Murmura Brooke en s’asseyant sur les minuscule gradins.
-Je lui en veux, je lui en veux d’être partit d’abord, mais je lui en veux de me faire subir cela, de m’empêcher d’oublier, de l’oublier. J’ai voulu me reconstruire, car nous ne pouvons pas attendre toute la vie le retour hypothétique de personnes disparus, et j’avais décidé de renoncer quand cette lettre m’est parvenue, et au fond je lui dois bien cela, je veux retrouver la serrure que cette clé ouvre, alors aidez moi…

Nathan hocha la tête songeur, il n’avait aucune nouvelle de son frère depuis des mois, il n’en attendait plus, car c’est étonnant de constater comme le lien s’étiole quand les yeux ne se croisent plus, quand les voix ne se mélangent plus, ou tout simplement quand les mains ne se lient plus, le temps efface tout, seuls les souvenirs vivent en nous, ils vivent en moi, et pour l’amour, pour le bonheur passé, en souvenir de tout cela, je me devais de découvrir le mystère de cette clé qui semble presque minuscule perdue dans ma main entre ouverte.
Haley caressa la tête de son fils le regard vague, peut-être perdue dans ses souvenirs, car un petit sourire naquit au coin de ses lèvres, mais une larme l’accompagnait, unique et solitaire, qui glissa le long de sa joue et qu’elle n’essuya pas. Micro fixait le panier de basket au dessus de moi et sembla y voir une image venue de son passé, de son enfance peut être parce qu’un instant ses yeux brillèrent, puis il baissa la tête. Je vis tous les regards converger vers moi, et dans un même mouvement silencieux je compris enfin que l’amitié ne pouvait jamais s’oublier, que les liens que nous avions tissé résisterais à tout, même à la disparition de l’un d’entre nous, ils hochèrent la tête et je souriais, confiante…

Chapitre 2 :
Open it…

Je poussais la porte avec appréhension. Il arrive parfois que les moments importants de notre vie soit délimités par la peur, la peur d’échouer ou de réussir, nous avons parfois presque peur d’arriver au bout du chemin, car cela voudrait dire qu’il nous faudra bientôt cultiver un autre rêve…
Pour moi ce n’est pas un rêve, juste un cauchemar qui devra bientôt prendre fin, et maintenant qu’ils sont tous là, le petit homme qui se tient derrière son bureau me semble moins impressionnant. Nathan et Haley m’accompagnent, tandis que de leur coté Brooke et Micro ratissent les environs d’une façon plus classique, pendus au téléphone. 

-Peyton Sawyer ?
-Oui monsieur Johnson, je vous ai téléphoné hier après midi.
-Asseyez-vous je vous prie.

Nathan ferma la porte derrière lui et Haley prit une chaise dans le coin pour que nous puissions tous les trois lui faire face. Je sortis soudain la clé de ma poche, mes mains tremblaient et j’avais peur…Trop peur qu’il sache ce que cette clé puisse ouvrir…Un secret ou pire encore…

-Je ne serais peut être pas en mesure de vous aider, mais je ferais mon possible, dit-il en tendant la main vers moi.

Il prit la clé et je jetais à Nathan un regard angoissé. Il prit ma main et Haley en fit de même, j’étais prête, cette clé reposait chez moi depuis tellement longtemps, et au moment où il la prit un flash m’assaillit, une image de Lucas et de moi au River Court il y a trois ans. Il avait cette même clé dans la main mais cela ne m’avait pas interpellé plus que cela, j’aurais dû insister pensai-je en soupirant, il avait prémédité tout cela depuis si longtemps et je ne l’avais pas vu, je ne l’avais pas sentit. Je vivais à ses cotés, je partageais sa vie mais je n’avais pas pu voir ce malaise, ce besoin de disparaître, il savait depuis ce jour là qu’il était condamné, peut-être n’ais-je pas voulu le voir… ?

Je secouai la tête et me concentrai sur la clé qui tournait dans les mains de l’expert que j’avais contacté la veille.

-C’est assez difficile, la clé est petite, ce qui est sûr c’est qu’elle n’ouvrira aucune porte, mais plutôt un coffre ou un casier.

Je soupirai…

Il m’avait confié cette clé, il devait y avoir une raison, il voulait que je retrouve quelque chose, quelque chose qu’il m’avait laissé, et puis le « Retrouve le… », n’était pas anodin, il n’a jamais voulu que nous le retrouvions lui, mais plutôt quelque chose d’important pour lui, d’assez important pour qu’il me le cache pendant trois ans, trois ans avant de disparaître quand le moment était enfin venu, quand la maladie ne lui laisserait plus le temps…Il nous avait tous trompé et moi la première, il savait qu’il me quitterait un jour, et soudain toutes ces petites choses qui semblaient anodines me revinrent à l’esprit, comme notre dernière soirée ensemble, une soirée que je ne savais pas être la dernière, peut-être aurais-je du dire ou faire quelque chose, mais comment savoir qu’il prévoyait de fuir quelques heures plus tard…

-Le NY écrit en tout petit sur la pointe pourrait nous indiquer l’endroit au moins, dit l’expert me tirant des mes pensée. NYSC…
-New York Station compagnie !
Cria Haley

L’expert releva la tête et je m’agitais sur mon siège… La gare de New York ! La clé ne pouvait pas qu’ouvrir un casier dans une gare...

- Attendez-moi là ! Dit l’homme en se levant soudain.

Il sortit en claquant la porte et je me tournais vers Haley, perplexe.

-La gare de New York ?
-Oui ! Un jour j’ai dû déposer mes affaires à New York pour un transit et je me souviens qu’ils nous donnaient une petite clé en argent avec des initial NYSC ! Le casier peut être laissé à la disposition du client tant qu’il paye…
-Tu veux dire que Lucas a déposé quelque chose dans cette gare et que depuis trois ans il paye pour cela ?
Demanda Nathan.
-Oui tant qu’il paye, ce qu’il a rangé dans ce casier est protégé !
-Cela ne doit pas être si important pour le laisser dans une gare
dis-je en secouant la tête.
-Les casiers sont dans une pièce spéciale, personne n’y a accès sans avoir montré la clé ! 

L’expert revint alors et il nous confirma cette découverte qui allait enfin tout changer, maintenant nous savions à quoi nous en tenir, il nous fallait aller à NY au plus vite.

-Alors, commença t-il, vote amie a raison il s’agit de la New York Station Compagnie et cette clé ouvre un casier, le 33 plus précisément. A coté des initiales il y a le chiffre 33 alors pour m’en assurer j’ai téléphoné au guichet qui s’occupe d’entreposer les affaires des passagers qui transitent. Et effectivement le casier 33 est au nom de Lucas Scott et il semblerait qu’il ait déposé son bien il y a trois ans en Mai plus précisément. Par contre, le prestataire a arrêté de payer, le casier sera vidé dans une semaine !
-Une semaine
m’écriai-je ! Comment cela ? Arrêté de payer ?
-Lucas Scott ne paie plus depuis un mois…
-Mon dieu, il…
-Non Peyton attends
, lança Nathan, personne ne peut savoir avant d’avoir ouvert ce casier, il a peut être eu un empêchement, il le paye scrupuleusement depuis trois ans, arrêter d’un coup…
-Mais où est-il…
-Ce casier peut être payé par CB uniquement, n’ importe où dans le pays en envoyant les coordonnées bancaires tout simplement. Mais le compte a été fermé…
-Nathan…
-Merci Monsieur Johnson
, dit Haley en lui faisant un chèque tandis que l’homme nous remettait la clé que je serrais contre mon cœur.

Le compte clôturé ? Plus de paiement ? Mon dieu pas cela…
Il ne payait plus, il avait confiance en moi, il savait que je finirais par retrouver la serrure qu’ouvre cette clé, il était sûr que je ne lui ferais pas défaut, il avait la conscience tranquille il pouvait mourir en paix… Mourir…Je fermai les yeux et réprimai un sanglot, je devais vivre avec cela, depuis le départ je savais qu’il devait mourir, mais je ne voulais pas l’admettre, je savais aussi que quand il avait fuit, ce n’était que pour m’épargner la fin, sa fin…
Peut être qu’il est déjà trop tard ? Je devais lui dire au revoir, maintenant il ne me reste plus qu’à retrouver ce qu’il m’a confié… 

                                                         *** 

Je déposai mon sac sur le lit et Brooke referma la porte derrière nous. Nathan et Haley avaient rapporté notre découverte aux autres, moi je n’en avais plus le courage, j’étais vidée, fatiguée, j’avais l’impression qu’il n’y aurait jamais de fin pour nous, jamais d’oublis, jamais d’au revoir…
Brooke avait décidé de m’accompagner à la gare le lendemain, et elle avait réservé une chambre pour nous deux dans un hôtel qu’elle côtoyait souvent.A peine entrés, elle alluma la télévision et des voix s’élevèrent dans la pièce brisant le silence qui pesait entre nous pendant que je défaisais mon sac. Je me laissais ensuite tomber sur le lit, tandis que Brooke changeait les chaînes allégrement, n’osant sans doute pas me poser la question qui la torturait…

-Je ne pensais pas que tu pouvais être aussi égoïste et méchante ! s’exclama une femme à l’écran en levant les bras au ciel dans une supplication désespéré 
-Baisse le son Brooke ! Dis-je en me levant pour me poster devant la fenêtre.
-Tu n’as pas envie d’entendre les tribulations d’une bande d’imbéciles rasoirs qui discutent de leur piètre vie amoureuse quasi inexistante ?
-Demain peut-être !
-Pey’…
-Je t’écoute, je savais que tu avais quelque chose à me dire.
-Qu’attends-tu de cette découverte ? Lucas Scott ne laisse qu’un mystère…
-Je veux retrouver ce qu’il m’a laissé…
-Tu es sure que tu n’as pas encore l’espoir de le voir revenir ?
-Peut-être
dis-je en soupirant.
-Il faut que tu retrouves ce qu’il à laissé et que tu oublies Pey’, je ne veux pas que tu perdes ta vie parce qu’il n’a pas pu affronter la mort.
-Il n’a pas voulu nous l’imposer.
-Il est égoïste Pey’ !
-Non il a juste voulu m’épargner ! Tu ne peux pas comprendre Brooke !
-Non tu as raison, je ne peux pas comprendre ! Il s’amuse avec nous, nous laisse une clé et voilà, tout ce qu’il reste de lui c’est cette clé, je lui en voudrais toujours de nous avoir fait cela, il aurait pu nous le remettre en main propre !
-Comme tu es étroite d’esprit !
-Toi aussi boucle d’or, tu n’as vraiment pas changé, tu ne vois que ce que tu veux voir, comme lorsque nous nous sommes battus pour ce jolie cœur !
-D’ailleurs ton crochet du droit était misérable…
-Et toi tu avais peur de te casser un ongle…

Nous nous regardâmes quelques secondes, puis un sourire naquit sur ses lèvres, un sourire qui se transforma en fou rire et comme soulagée d’une pression terrible qui pesait sur mes épaules je me laissai aller à rire, à rire pour oublier la douleur, à rire pour oublier que nous avions perdu bien plus qu’une présence, nous avions perdu un ami, un amant, un amour, et il ne laissait que cette clé, cette clé qui nous avait pourtant tous rapproché, nous étions à nouveau unis, unis comme lorsque nous nous étions quitté au Rivert Court, il savait que j’irais rechercher leur aide, il savait que je voudrais partager ce secret avec eux, et nous aurons tous besoin l’un de l’autre pour affronter cette fin, car je le savais, au moment même où j’ouvrirais ce casier, la vérité pourra s’en échapper, et quelle vérité…
Brooke me prit dans ses bras et mon rire se transforma en larmes, des larmes nerveuses qui coulèrent sur mes joues, des larmes de fatigue, il était juste temps, demain nous sauront…

Tout à coup quelqu’un toqua à la porte et perplexe, Brooke se dirigea vers l’entrée et ouvrit le battant d’un coup sec.

-Brooke Davis ! Il m’a fallu du temps pour te retrouver !
-Skills !
-En personne ma belle,
fit-il en la serrant dans ses bras. Peyton, voilà qu’un nouveau drame se noue autour de toi !
-Eh oui, je les accumule, mais sans cela ma vie serait bien terne,
riai-je.

Il entra et Brooke ferma la porte en souriant. Il s’avança vers moi dans l’intention de me prendre dans ses bras mais par je ne sais quel malheur, ou plutôt quelle malchance, il dérapa sur le tapis de la chambre et s’étala de tout son long au sol, une chute exceptionnelle si l’on compte que Skills Taylor est un grand basketteur. Il laissa échapper un juron et je du avouer que ce divertissement me fit sécher mes larmes et Brooke laissa échapper quelques gloussements avant de lui tendre la main pour l’aider à se relever.

-Au moins je vous fais rire, c’est déjà un bon point ! Votre cher serviteur est arrivé !
-Serviteur ? Nathan t’envoie ? Il a peur que nous nous perdions dans cette gare ?
-Euh en fait, il…il m’a donné l’adresse et j’ai pensé que je pourrais vous aider !
-Tu es là pour nous aider ! Vraiment ?
Fis-je riant tandis qu’il prenait place sur le lit, et tu dormiras entre nous ?
-Mes jolies vous savez que mon cœur est pris !
-Skills ? Tu sais ce que Lucas a caché dans ce casier ?
Demanda Brooke
-Pas vraiment !
-Pas vraiment ou en quelque sorte ?
Dis-je en posant mon bras sur son épaule.
-Oh que j’ai mal ! Dit-il soudain en se tenant la cheville pour éviter de répondre à notre question, je crois que je me suis foulé la cheville.
-Skills !
-Tu le sauras demain boucle d’or, ce n’est qu’une supposition et je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué…
-Tu uses de métaphores maintenant…
-Tout le monde change,
dit-il en me faisant un clin d’œil.

Oui tout le monde change c’est indéniable, et pourtant j’ai toujours l’impression que nous sommes juste les fantômes de notre passé, que nous errons toujours, que nous n’avons pas encore vraiment trouvé notre place, et peut être que quand j’aurais ouvert ce casier je pourrais trouver la mienne, sans lui, me construire sans attendre ce retour hypothétique, sans attendre un coup de téléphone, sa voix qui prononcerait mon nom, un « Je regrette » qu’il n’a jamais dit, peut être que j’arrêterais d’espérer…Ou pas. 

                                                         *** 

La clé entra parfaitement dans la serrure…Le casier s’ouvrit lentement, grinçant sur ses gonds mal graissés, un casier qui était fermé depuis trois ans, trois ans qu’il attendait d’être libéré de son secret, quel qu’il soit. Je fermais les yeux quelques secondes, j’étais seule face à lui, comme j’avais été seule face à son départ, Brooke et Skills attendaient dehors, impatients, alors que moi, j’hésitais, j’avais peur, mon cœur battait la chamade et quand j’approchai ma main de la porte du casier je me sentie trembler, trembler de peur…Une enveloppe brune était posée dans le casier, juste cela, une enveloppe…
Je la pris en soupirant et refermai la porte. Un banc était installé au milieu de la pièce et je m’y laissais tomber en déchirant l’enveloppe. Des feuillets s’en échappèrent, un carnet de feuilles noircies et reliées, et une lettre, encore une lettre…Je posai la lettre sur le banc et me mit à lire les premières pages, il s’agissait d’un manuscrit, un roman qu’il avait écrit, un roman sur nous, sur notre vie au lycée, sur ses erreurs, sur ses regrets, sur tout ce qu’il a perdu et tout ce qu’il a gagné, un trésor en somme. Je fis défiler les pages, perplexe, et quand j’arrivais à la dernière je retins un cri qui se bloqua au fond de ma gorge, il y avait écrit « To be continued ».

Je posai le manuscrit et me saisis de la lettre…


Chère Peyton,

Si tu as trouvé cette lettre c’est que ce que j’ai tant repoussé vient de se produire, ce que j’ai fuis et ce que j’ai voulu t’épargner, oui si tu as eu la première clé c’est que je suis mort. J’ai demandé à l’hôpital de t’envoyer cette lettre le lendemain de ma mort, pas pour te torturer mon amour, mais pour que tu le retrouves, il a tant de valeur à mes yeux et il n’y a que toi pour faire de lui ce que j’ai toujours voulu en faire, fais de ce feuillet un roman…
Si tu lis cette lettre c’est que tu as retrouvé mon bien, mais pour vous rappeler à tous ce qu’était notre vie quand nous étions au lycée, j’ai pensé que le meilleur moyen de vous réunir était de vous faire suivre ma piste, et cette piste ne trouvera pas sa finalité devant ce casier. Tu n’as entre les mains qu’une pièce du puzzle, à toi maintenant d’en retrouver les autres…
Tu as au dos de cette lettre des indications, et au fond de l’enveloppe une nouvelle clé, c’est la clé des souvenirs Peyton Sawyer, elle ouvrira une boite cachée quelque part, une boite qui contient la suite de ce roman, mais aussi tout ce qui a fait de ma vie une vie d’exception, et c’est grâce à vous que j’ai pu vivre tout cela.Tu dois te souvenir que ma mère à jadis fais relié un de mes manuscrits, c’est elle qui le détient aujourd’hui, mais je n’étais pas satisfait de cette fin, alors j’ai décidé de vous donner l’occasion de l’écrire pour moi.Ne sois pas triste mon ange, nous le savions, je le savais depuis si longtemps que j’ai voulu assurer ton avenir, le notre dans un sens. Ma mère est complice, tu dois le savoir, c’est elle qui m’a aidé à faire tout cela, ne lui en veux pas de son silence, je sais que maintenant tu ne m’oublieras pas et je t’aime P.S…

Retrouve-le P.S,
Je t’aime,
Lucas

Je reposai la lettre sur mes genoux, lentement, le cœur battant, les mains tremblantes, je l’avais toujours su oui, et quand j’avais mis les pieds ici, je savais aussi qu’il nous avait quitté, nous étions reliés, je l’avais sentit au moment où l’expert nous avait appris que le compte avait été fermé, cette intuition, ce sentiment que maintenant il ne me restait plus que cela, je devais vivre pour retrouver la suite de son histoire, la suite de notre histoire, alors peut être que je guérirais, peut être qu’il avait eu raison et que le meilleur moyen d’avancer était de clôturer son passé, et ce roman en est un pan mémorable. Je laissais échapper quelques larmes, posais ma main sur mon front en réfléchissant, maintenant il me fallait réunir la suite, revivre tout ce qui a fait de nous des êtres à part, tout ce qui nous avait fait souffrir et rire, tout depuis le commencement jusqu'à cette journée au Rivert Court…
La clé glissa de l’enveloppe, brune et minuscule, elles devenaient de plus en plus petite, mais comme il me l’avait dit, celle-ci ouvrait une boite quelque part, mais où ? Je pris la lettre et au dos je lisais machinalement les indications, c’est mon parcours, le notre, maintenant nous allons lui dire adieu en retrouvant ce qu’il nous a laissé…

-Souviens-toi du bon vieux temps…
- C’est dans cet endroit que tout à commencé.
- Sur ce terrain, d’autres que nous on déposer leurs trésors.
- Munissez-vous d’une pelle.
- Elle est là où la croix blanche a été dessinée.

La croix blanche ?

Peut être le terrain de foot du lycée…

Je me levai en emportant tout avec moi, je me retournai une dernière fois vers le casier ouvert, mais la douleur se fit insupportable, son image s’imposa en moi, encore et toujours, sa voix raisonnait de plus en plus forte, juste « Retrouve-le »…

Chapitre 3 :
Today and the rest of my life…

Les guirlandes pendaient allégrement au plafond, bougeant avec le vent qui s’engouffrait sous la porte quand elle s’ouvrait pour laisser passer une nouvelle personne, un nouvel ancien étudiant du lycée de Tree Hill. Je restai adossée au mur en réfléchissant au meilleur moyen de procéder. Nathan avait organisé cette soirée pour réunir d’anciens amis, d’anciens amants, tous ceux qui s’étaient perdus de vue parce que la vie les avait séparé, tout ceux qui ont fait partie de notre vie ou qui ont animé nos journées, de près ou de loin, se trouvaient ici, parés de jolies tenues, de bijoux et de coiffures sophistiqués, des hommes et des femmes qui étaient entrés dans le vrai monde, celui où rien n’est éternellement beau, où la mort n’est pas qu’une chimère réservée aux personnes âgées, non la jeunesse n’est pas invulnérable…
Je les regardais déambuler dans la pièce, légers et heureux alors que je n’avais que ma mission en tête, trouver le reste de son manuscrit, boucler la boucle et en les regardant tous rire je me dis soudain que Nathan avait eu une bonne idée, peut-être que ma mémoire pourra m’aider à trouver cet endroit, mais s’il y avait une chose de certains, c’est qu’il se trouvait ici, là où tout avait commencé mais pas là où tout finira. Je l’avais lu… J’avais lu chaque lignes chaque mots, je m’en étais imprégnée, j’avais pleuré et rie avec lui, j’avais aimé et regretté des actes passés, il avait trouvé le secret qui nous animait tous, il avait découvert ce qui nous liait malgré tout et toutes les épreuves, je le remercie pour cette œuvre, car peut être qu’elle ne sera jamais un grand roman, mais les grands romans ne sont pas l’image de grand homme car qui peut se targuer de l’être ? Il l’est pour nous en tout cas, nous sommes tous exceptionnels pour quelqu’un, nous sommes tous indispensables à un autre être et j’essuyai une larme en m’imaginant ici avec lui, nous aurions dansé à la lueur des guirlandes et des bougies éparpillées, nous aurions échangé des sourires et des rires, de douces paroles qui construisent nos souvenirs, maintenant tout ce qu’il me reste c’est cette clé au fond de mon sac et cette grande salle remplie d’inconnu que nous avions connu jadis, des visages que nous avions peut-être aimé et qui s’étaient effacés de notre mémoire et la morale de toute cette histoire car il y en a bien une, c’est que Lucas avait raison, il a eu raison de me confier cette clé, car sans cela je ne serais plus retournée vers eux pour leur demander de l’aide et peut-être alors que nous serons devenus comme ces êtres qui se croisent sans se reconnaître, qui se parlent en ayant oublier qu’ils ont jadis partagé la même vie, et cela je ne le voulais pas, jamais nous ne serrons ainsi, je me le jurais, comme je me jurais de retrouver la suite de notre histoire, aujourd’hui, oui maintenant ou jamais…

-Peyton ! Entendis-je et je me retournais.

Encore un autre visage que nous aurions oublié sans lui, un visage que nous avions connu, une vie que nous avait tenté de partager, Anna…

Elle me serra dans ses bras et je lui souris, heureuse de revoir ceux qui ont construit nos années de lycée, ces personnes qui même absentes restent présentes car elles ont fait de nous des êtres à part, des êtres meilleurs…

-Nathan m’a raconté, je ne sais pas quoi dire je…
-Ne dis rien,
fis-je en la prenant par le bras, je suis contente de te voir, c’est l’essentiel, je suis heureuse de vous revoir tous.

Elle hocha la tête et ses yeux se brouillèrent et en même temps un sourire joua sur ses lèvres, elle devait se souvenir de cette année qu’elle avait passé parmi nous, cette année où elle avait gagné et perdu, cette année où elle avait appris et renoncé, une année où nous l’avons construite autant qu’elle a animé nos journées, tous les êtres sont importants, n’oubliez jamais cela, le puzzle n’est complet que quand les êtres qui l’ont construit peuvent en réunir jusqu'à la dernière pièce, et il en manquait encore quelques unes…
Une musique raisonna dans la pièce, doucement elle s’éleva dans les airs, touchant nos oreilles autant qu’elle touchait notre cœur, Michelle Feartherstone, une voix douce et forte qui tourbillonna, qui révéla les souvenirs enfouis au plus profond de nous, qui vinrent réveiller les anciennes querelles et tous les remords que nous avions fait naître, Go On My Child…

Je restais à fixer un point invisible, et j’écoutais ces douces paroles, craignant la fin de la chanson, comme la fin d’une vie ou la fin d’un rêve et c’est alors que ce qu’elle m’avait dis me revint en mémoire, oui vous vous souvenez d’elle, elle a illuminé un temps ma vie, elle m’a appris que les contes de fées peuvent exister et plus que cela, elle a laissé parlé son cœur, Ellie…
La musique semble s’éloigner et voilà que sa voix se fait de plus en plus présente, que je peux la voir assise sur mon lit, face à cette douleur, celle de la fin qui approche, trop de fin, trop tôt, trop d’adieu avant d’avoir pu construire d’édifice, mais ce que je sais à présent c’est que même si leur voix semble avoir quitté notre mémoire il y a certains échos qui raisonnent et celui-ci est le seul qui puisse si bien résumer ma vie, des fins et des recommencements, mais cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas en apprécier chaque moment aussi intensément que le dernier ou que le suivant que nous ferons naître.

-Tu n’as pas à avoir peur. Tous les morceaux ont un dernier mouvement. Que la musique diminue lentement ou qu’elle s’arrête d’un coup, il y a une fin à chaque chanson, et pourtant ça ne t’empêche pas de profiter de la musique.

Oui il y a une fin pour chaque chose, pour chaque amour, pour chaque vie, mais je n’aurais pas cru que la sienne viendrait si vite, qu’il ne me laisserait que cela, des moments pour apprécier notre ancienne danse, notre ancien morceau de musique qui s’est éteint, un morceau que nous avons aimé et choyé mais qui n’est plus, mais cela ne veut pas dire que je l’oublierais, je le rangerais un jour dans une partie de ma mémoire et il y restera pour toujours…
Toujours, ce mot qui veut tout dire et qui, en fait, ne résume pas l’essentiel, nous avons toujours besoin de nous jurer à la vie à la mort pour toujours, mais s’il y a une vérité universelle dans notre monde c’est bien que nous mourrons seuls… 

                                                       *** 

Je sortit par une porte latérale et me retrouvai dans la brise légère de ce début de soirée, hors de ces murs où la musique devenait obsédante, où les voix se mêlaient jusqu'à se confondre, et je marchais vers le terrain de foot, un terrain immaculé fait d’herbe fraîchement coupé, les lumières l’éclairaient et il me parut presque interminable, je retirais mes chaussures à talon et avançais, frôlant l’herbe, sentant sa caresse sous mon pied, avec cette seule image, cette croix blanche qui déterminait l’emplacement du penalty… ou autre chose.J’entendis la porte claquer une nouvelle fois et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit je vis Haley marcher vers moi, une pelle dans chaque main. Je lui souris et elle leva une pelle en signe de victoire.

-Je savais que ce bougre de jardinier gardait encore des pelles dans la remise, lança t-elle essoufflée.
-Merci…Mais tu n’es pas obligée de m’accompagner, retourne t’amuser avec les autres !
-J’ai besoin de prendre l’air, j’ai surtout besoin d’autre chose Peyton, j’ai besoin de t’aider à retrouver la suite, c’est important pour moi, peut-être y a-t-il le secret de ma légendaire insatisfaction. Je ne suis pas vraiment à ma place dans ce rôle que la vie m’a alloué…
-Tu rêves encore de la scène…
-Oui ! Et même si je sais que ce rêve n’aboutira plus jamais, j’y pense, je suis insatisfaite Peyton, je suis en colère et c’est Nathan qui en paye le prix…Je suis odieuse. Regarde Lucas, il a tant voulu nous épargner alors il s’est enfuit, comme si nous pouvions l’oublier ainsi, peut-être a-t-il pensé que la douleur serait moindre, peut-être a-t-il cru qu’il suffisait de ne plus croiser son regard pour accepter plus vite, mais c’est faux, et je l’ai compris ce soir en voyant tous ces gens qui ont fait partie de notre environnement tant d’années…La douleur semble juste plus supportable…
-Tu ferras de ta vie un rêve Haley James Scott j’en suis sure comme Lucas l’a voulu un jour, nous le ferrons tous, et même si ce n’est pas demain tu brûleras à nouveau la scène l’intello, tu es faite pour cela ! Allez maintenant aide moi à creuser sinon je ne dirais pas ce que j’ai prévue de faire avec ce manuscrit.
-Chantage P. Sawyer ! Comment oses-tu ?
Demanda t-elle en riant et en enlevant elle aussi ses chaussures.
-Chantage certes, mais c’est le seul moyen pour que tu te fasses des muscles, tu es toute maigrichonne !
-Foutaises !

Elle rie et me tendit une pelle. Nous étions au dessus de la croix blanche, il n’y en avait pas d’autre, il fallait que ce soit ici, que ce soit la fin de tout, mais cela ne le serra pas, soyez en sure, il voulait tant que nous n’oublions rien qu’il avait orchestré cela tellement bien, avec tant d’amour, juste pour revoir nos yeux briller, juste pour nous revoir ensemble…Pour toujours ?
Je commençais à creuser et la musique à nouveau nous parvint, la porte s’ouvrit sur Anna qui avait du nous suivre, et Brooke l’accompagnait. Elles restèrent immobiles quelques secondes puis marchèrent doucement vers nous, mais je continuais de creuser, je creusais encore et encore avec l’aide précieuse de Haley, la sueur perlait à mon front, la terre était lourde et le temps commençait à virer à l’orage, Brooke nous interpella mais au moment où je voulus lever la tête vers elle pour lui répondre la pelle de Haley toucha quelque chose de dure, un bruit sourd…
Je me laissai tomber à genou, Haley s’écarta mais Brooke elle, se rapprocha et se posta en face de moi, elle releva sa robe et se laissa glisser au sol, nos yeux se croisèrent, sa main étreignit la mienne au dessus du trou puis elle la relâcha et je plongeais les mains dans la terre pour en sortir une boite en étain brun avec un petit cadenas religieusement fermé. Je le posais sur mes genoux, soufflais sur le couvercle et chassa la terre restant avec mes mains déjà noircies. Je fouillais dans mon sac à main et trouvais la petite clé, je l’introduis dans la serrure et le cliquetis se fit entendre… Je retins mon souffle et j’entendis des soupirs profond, peut-être un achèvement ou peut-être pas pensais-je en voyant les feuillets se dessiner devant mes yeux, les feuilles bougèrent au rythme du vent qui se levait et je les pris doucement, faisant défiler les pages mais quand j’arrivais à la fin, je découvris que cela n’en était pas une…
Je posais le manuscrit et Brooke le prit immédiatement dans ses mains, elle laissa échapper un nouveau juron en voyant le « To Be Continued », alors que moi je souriais, je le connaissais si bien que plus rien ne pouvait m’étonner…
Mon souffle se bloqua dans ma gorge quand je vis des photos et des objets divers habiter cet antre qui aurait été condamné à vivre pour toujours sous terre sans nous, sans lui, sans ces clés qu’il avait semés au gré de ses envies et juste dans un seul but, nous donner ses secrets sur la vie, qu’il n’ait pas vécu pour rien. Je pris une photo délicatement, et Haley se pencha vers moi, elle resta quelques secondes silencieuse et j’entendis des pleurs l’animer comme ils nous animaient toutes…
Une jolie photo de Lucas et Haley, une autre fugitive de Brooke et moi, une vieille photo que j’avais oublié, comme nous pouvons oublier les visages de ceux qui ont marché à nos cotés. Une photo de Karen et de Keith, une de Nathan et Haley, une photo de la victoire des Ravens au championnat… Mon cœur se serra quand je sortie un plus grand cliché, une photo magnifique qui nous représentait tous, au River Court, quelques semaines avant la fin de tout, la dernière photo de nous qu’il avait mis dans la boite avant de la fermer, dernier souvenirs car tous les autres vivaient dans les albums que j’avais conservé.


Peyton,

Tu as enfin trouver la fin, car c’est bien une fin, le « To Be Continued » ne signifie plus rien, je n’ai pas mis le mot fin car c’est à toi de le mettre mon amour, j’en ai fini avec cette vie là, je l’ai enfermée dans cette boite, je l’ai enterrée seul une nuit comme toutes les autres, une nuit symbolique pourtant, j’avais achevé la tâche et voilà que je te l’offre avec tout ce qui est important pour moi, toutes ces photos, toutes ces personnes qui ont animées ma vie, qui m’ont fait avancer, qui m’ont tant données, voilà que leur visage revivent, que la lumière à nouveau les illumine, peut être qu’ils pourront alors trouver pour quoi ils sont fait…
La fin te revient, fais en ce que tu veux, mais trouve nous un bel épilogue pour clôturer cela, je te fais confiance, il n’y a pas d’autres clés dans cette boite, il y a juste un petit livret où j’ai consigné tout ce que j’aurais voulu faire dans la vie, tout ce que je regrette de ne pas avoir fait, tant et rien en même temps car quand j’y réfléchi je me dis que j’ai eu de la chance, plus de chance que la plupart des jeunes de mon âge, je t’ai toi P. Sawyer, je vous ai tous eu alors trouvez une belle fin à notre histoire, et souvenez-vous toujours de ce que nous avons été et de ce que vous avez rêvé de devenir quand vous étiez enfant.Les rêves ne doivent pas mourir par manque de courage au contraire, ils doivent vivre de ce courage là, et mon dernier acte de courage n’en ai pas vraiment un, c’est un acte lâche, j’ai enfermé tout cela dans cette boite, je voulais que tu retrouves cette sensation, celle de revivre ta vie pour mieux l’aimer, pour mieux lui donner de ton cœur, pour mieux la réussir Peyton Sawyer, fais de ta vie un rêve pour que tu n’ais plus à rêver de vivre autre chose, et je ne pouvais que te donner cela…
Je ne veux pas que tu pleures, je ne veux pas que tu regardes ces photos avec tristesse ou avec nostalgie, cela serait du temps perdu Peyton, vis ce que tu as à vivre et surtout sois heureuse maintenant, je ne veux pas que tu te perdes parce que ta route a croisé la mienne et parce que nous avons voulu plus qu’une simple vie loin des atrocités du monde, ce fut sans doute notre plus grande erreur…Je suis parti, j’ai sentis que le moment était venu, tu sais ce sentiment qu’il est temps de tourner une page ou d’achever quelque chose d’important, et cet achèvement c’est juste ma vie, la tienne ne fait que commencer, tu as le temps alors choies-le, donne lui tout, car il est parfois bien avare, il peut nous reprendre beaucoup comme il peut nous donner tout ce dont nous avons rêvé. Et je ne rêvais que de toi, je voulais que tu partages ma vie, je voulais que nous puissions vivre et rêver ensemble, mais j’ai compris que les rêves des êtres humains ne doivent pas être mélangés surtout quand le temps nous est compté et il l’était depuis le départ.
Je ne regrette rien, ou peut être juste d’avoir perdu du temps pour des futilités, de ne pas avoir avancé quand il aurait fallu, voilà pourquoi je te le dis aujourd’hui, vis de tes rêves et surtout cultives-les. Les êtres humains s’en vont, c’est ainsi que va leur nature mais il faut se relever, il faut arrêter de regarder en arrière, il faut survivre et dire adieu à ceux qui ne partagent plus ta vie, pas parce qu’ils l’ont voulu ou qu’ils ne t’aimaient pas, mais juste parce que le temps a fait son œuvre et qu’il a séparé ceux qui auraient du vivre ensemble pour toujours, toi et moi…

Écris-nous une jolie fin mon ange…
Je t’aime
Lucas

La feuille m’échappa et glissa sur le sol, un silence pesant venait maintenant troubler nos esprits après ma lecture, un silence pour tout ce que nous aurions voulu lui dire et que nous n’avons pas dit, peut être en croyant que nous avions le temps, la vie devant nous, une autre erreur que nous regretterons toujours. Haley s’essuie les yeux avec un mouchoir et je reste immobile, le froid ne m’atteint pas et pourtant le temps s’est refroidi, les nuages sont descendus dans le ciel et le vent commence à siffler, brouillant le silence, faisant bouger nos robes légères et voler nos cheveux. Brooke se relève, elle semble presque perdue, comme si elle se rendait enfin compte de ce qu’il avait voulu dire, il fallait qu’elle trouve sa place, qu’elle trouve pour quoi elle était faite, tout comme Haley et tous les autres qui ont un jour rêver d’une autre vie…Je leur fais un signe et elles s’éloignent, comme des fantômes entourés de leur grâce et de leurs douleurs communes, les miennes, surtout…
Je fais jouer le manuscrit dans mes mains, je le tourne et le retourne, ma mission n’était pas achevée dans un sens, il me fallait maintenant le finir, mais comment écrire quand l’âme d’écrivain ne semble pas nous habiter ? Ce qui est sure c’est qu’il faut donner de sa vie autant que de son cœur, que des écrits sans émotions sont stériles et inutiles, que la passion ne naît pas d’une ambition, elle naît d’un rêve ou d’une douleur, elle naît de l’incompréhension ou de la perte, et voilà ce qui animera ma conclusion…
Je lève la tête interpellée par un bruit étonnant dans le silence de la nuit, une lueur qui semble venir de nulle part et qui nous rend la lumière rien qu’un moment, un hélicoptère se pose sur le toit du gymnase, ses hélices brassent l’air et le moteur gronde…Je me relève et vois un homme en descendre, il marche vers les petits escaliers sur le coté et j’aperçois sa silhouette qui semble s’agrandir dans l’ombre de la nuit…Chris Keller ! J’aurais pu rire si je n’avais pas le cœur si lourd, oui j’aurais pu rire de le voir se pavaner en tenue de scène et éblouir toutes les personnes présentes dans la cours qui avait assisté à son arrivée peu commune, il ne devait décidément rien faire comme personne, peut être étions nous tous exceptionnels dans un sens, peut être étions nous tous uniques et voués à des destins uniques, le mien reste flou, je vis au jour le jour, de bonheur en douleurs, et l’épilogue s’annonce…
Je me baisse pour ramasser la boite, je range toutes les photos à l’intérieur et la lettre les accompagne également quand je referme le couvercle et que je donne un coup de clé. Je l’emporte avec moi et retrouve Haley et Nathan devant la porte…

-Je sais que tu veux autre chose commença Nathan sans me voir approcher, je sais que cela ne te suffit plus alors je te soutiendrais, je serais là quoi qu’il arrive Haley, je ne veux plus que l’on se dispute, ni pour des questions d’argent ni à propos de Jamie, je veux que nous soyons heureux pendant que nous le pouvons encore.

Elle ne dit rien et je restais immobile les regardant s’étreindre soudain, j’aurais voulu me souvenir de la dernière fois où Lucas m’avait pris dans ses bras, mais c’est étonnant de constater comme la mémoire peut être sélective, elle ne retient que les moments importants de notre vie, et celui l’était sauf que je ne le savais pas encore… 

-Oh Peyton, excuse-nous dit Nathan en quittant les bras de sa femme.
-Ne vous excusez pas.
-Tu as trouvé ce que tu voulais boucle d’or ?
Plaisanta t-il
-Oui et bien plus encore dis-je en souriant. Vous avez vu l’arrivée de ce clown ? Il n’était même pas étudiant ici !
-Il faut qu’il se fasse remarquer partout mais j’avoue que le coup de l’hélicoptère c’est un peu du jamais vu ! Il a le sens du spectacle,
lança Haley en riant. Oh Pey’, avec Brooke et Anna nous avons eu une idée pour ce week end, un week end entre fille dans un endroit magnifique. Le centre équestre près de Charleston.
-Oh je ne sais pas, j’ai quelque chose à faire,
dis-je en montrant la boite.
-Tu seras inspirée, c’est magnifique…fit-elle en sortant une photo de son sac, une photo de leur petite famille dans un grand champ entouré de chevaux et de magnifique paysages.
-Carrément la photo ! Plaisantai-je, tu as bien retenu les leçons de notre professeur de littérature, toujours mettre les chances de notre coté !
-Et puis c’est un endroit qui me tient à cœur,
renchérit-elle en me montrant la boite.

Elle s’approcha et je lui tendis, perplexe.Elle en sortit une photo jaunie par le temps, une photo montrant deux enfants qui semblaient presque perdus dans un grand champ d’herbe folle entourés de poneys et de grands chevaux racés.
Au loin je pouvais apercevoir une baraque qui n’existait pas sur la photo récente, une baraque pourvu d’une grande enseigne « Centre Equestre : Un coin de ciel bleu »

-Karen nous y avait emmené quand nous avions dix ans, et j’étais tombée amoureuse de ce lieu dit-elle les larmes aux yeux, crois-moi, c’est l’endroit idéal pour finir ce qu’il a commencé, c’est l’endroit idéal pour se souvenir et dire adieu…

Lui dire adieu et survivre pensais-je et je hochais la tête dans un mouvement silencieux comme les larmes qui coulaient sur les joues de Haley…


Chapitre 4 :
The End and the Beggining

Je levai la tête pour admirer le paysage qui se dévoilait derrière la grande fenêtre dépourvue de rideaux et l’espace d’un instant je pus imaginer ce qu’aurait pu être notre vie si jamais nous n’avions appris sa maladie, si jamais il n’y avait eu ce manuscrit, mais les si et les mais ne changerons rien à présent. Le silence règne mais il n’est pas pesant, il accompagne les derniers moments de mon récit, il est aussi important que tous les personnages que j’ai fait évoluer dans votre vie à travers ces écrits, il est peut-être le pilier de tout cela, le silence nous a accompagné partout, devant chaque serrure, devant chaque lettre, devant chaque larmes, c’est indéniable, le point final se fait sentir. Je soupire et m’adosse à la chaise, les yeux fixés sur l’écran de l’ordinateur où j’ai commencé à écrire, mais je n’arrive pas à achever ma tâche, elle est bien plus ardue que je ne l’aurais cru, je n’ai peut être pas assez de courage pour clôturer cette partie de notre vie, je voudrais tant ne pas porter ce fardeau, mais surtout ne pas le porter seule…
Il y a quelques jours j’ai eu la visite de Karen, elle est venue s’excuser, mais je n’avais rien à lui pardonner, elle a soutenue son fils comme elle l’a pu, elle l’a aidé à garder ce secret, ce manuscrit qu’il avait écrit et caché, comment lui reprocher d’avoir rendu la vie de son fils exceptionnelle ? Jamais je n’aurais pu… Elle m’a prise dans ses bras et nous avons parlé de longues heures, nous avons échangé nos souvenirs, nous avons unis nos voix et elle m’a donné l’impulsion pour commencer à écrire cette fin que tout le monde attend maintenant, elle a murmuré simplement « Le temps ne peut pas tout guérir Peyton, mais quand les êtres se sauvent eux-mêmes la victoire n’en ai que plus grande ».
Haley a réservé cette petite maison au sein du centre équestre, mais je ne la vois pas beaucoup, elle se promène, revoit ses souvenirs et c’est sans doute sa manière à elle de renoncer à lui. Brooke passe de longues journées devant la cheminée, un livre à la main, parfois ses yeux se perdent dans le vide et je sais qu’elle se demande si elle marche bien sur la bonne route, mais elle la trouvera j’en suis sure. Anna n’est pas restée longtemps, son travail la rappelait à Seattle et elle partit les larmes aux yeux, nous laissant seules avec nos regrets, seules avec nos fins à clôturer…
Et moi dans tout cela ? Je passe mes journées devant cet écran et pourtant la page me semble encore vide, vierge de tout sentiments, et pourtant il y aurait des choses à dire, il y aurait beaucoup de souvenirs à faire revivre. Je me concentre à nouveau et détourne mon regard de la fenêtre où je peux voir la silhouette de Haley évoluer dans le champ gigantesque parsemé de hautes fleurs et d’arbres fleurissant.
Écrire n’est pas une technique, c’est une passion, peut être est-elle en train de naître…

Epilogue : An unkindness of Ravens

S’il devait y avoir un juste résumé de notre vie, je pourrais vous dire que nous avons eu des regrets, que nous avons avancé vers d’autres routes, que nous avons beaucoup gagné mais beaucoup perdu en retour, que parfois nous avons renoncé, par manque de courage, ce courage qui ne semble naître que de ce lien entre les hommes, ce lien qui se nomme l’amour…
Je pourrais vous dire que nous avons grandit et évolué, je pourrais vous dire que quoi qu’il arrive notre guerre contre la vie ne s’achèvera jamais, oui je pourrais vous dire tout cela, mais en définitive, la seule chose qui importe c’est cette amitié qui me lie à eux, cet amour qui m’a lié à lui, ces deux sentiments si complexes que nous avons cultivés pour survivre, nous ne survivons jamais seul, nous vivons de l’amour et du courage de ceux qui ont choisit de vivre à nos cotés. L’Homme n’est pas fait pour la solitude, certains la cultivent en pensant que c’est là, la seule solution pour ne pas souffrir, mais la souffrance nous grandit, elle fait naître notre vie, elle construit ce que nous sommes, et sans elle je ne pourrais pas écrire tout cela. Sans elle nous ne serions rien, juste des êtres qui n’ont rien appris, rien gagné, et il faut parfois perdre beaucoup pour évaluer la valeur de la vie, et elle est inimitable, même quand elle cesse, elle laisse ce doux sentiment de présence dans l’absence, je sais maintenant que même si ceux qui ont fait partit de ma vie ne sont pas toujours là, ce n’est pas parce qu’ils ne m’aiment plus, pas parce qu’ils ont souhaité partir, mais juste parce que le temps a fait son œuvre et que les destins ne doivent pas toujours s’entremêler, les rêves des hommes ne doivent pas se mélanger, les rêves ne doivent jamais nous empêcher d’avancer, le bonheur est à la porté de tous, c’est maintenant ou jamais, c’est aujourd’hui et non demain, c’est le moment que nous attendions, le moment que nous attendions pour nous souvenir et dire adieu.
Ceci est une fin définitive dans un sens, mais elle reste un recommencement, car les fins n’en sont jamais réellement, il reste toujours quelqu’un pour les faire renaître et ce fut mon but en achevant une partie de notre histoire.

Cette fin est loin d’être parfaite, mais elle fut écrite avec conviction, avec cœur et dans une pulsion soudaine qui semble être accomplie, alors ne jugez pas nos actes, nous avons pleuré et regretté beaucoup de choses, mais il reste nos sourires et nos rires pour vous faire oublier le plus terrible et la seule vérité qui vive dans ce récit c’est que l’amitié surmonte tous les obstacles, elle résiste à tout parce qu’elle est vraie et authentique, elle est une partie de nous, un morceau de notre cœur, un morceau de notre vie, et pour qu’elle survive il faudra lui donner une partie de notre avenir, mais pour moi cela est déjà fait, je vais signer cet écrit, je vais achever cela, mais souvenez vous toujours que les êtres seraient prêts à parcourir le monde rien que pour l’amour, rien que pour l’amitié, ces liens ne doivent jamais se perdre, regardez ce que j’ai pu faire pour cette personne sur six milliards qui a fait mon bonheur, regardez ce vous pouvez faire pour ces personnes qui habitent votre vie et qui vous sont essentiels, vous comprendrez alors tout le sens de ce récit, rien n’arrive par hasard, les routes ne se lient pas par hasard et les cœurs ne s’aiment pas par erreur, c’est la vérité de la vie…

Peyton Sawyer

Les points ne sont pas des fins pour moi…

Je me lève et lance l’impression, les deux pages se dessinent sur le papier et je prends le lourd manuscrit relié pour y ajouter la fin, cet épilogue qui semble nous redonner vie comme Lucas l’a souhaité. Je garde toutes les lettres dans la petite boite en ferraille, j’ai parcouru les photos, j’ai lu et relu le petit calepin, le 1er rêve qu’il a énoncé va se réaliser, je m’en étais fais la promesse. Je me laissais tomber sur le canapé, fatiguée, s’il y a bien une chose qui s’avère vraie dans toute cette histoire, c’est qu’écrire n’est pas anodin, c’est simplement donner de sa vie et de son cœur à des pages qui seront noircies, juste donner notre oxygène pour que vive d’autres histoire, et dire que certains pensent que le don n’est qu’une chimère…Un sourire se dessine sur mes lèvres car la fin risque de vous surprendre, elle ne sera pas vraiment à l’image de ce récit, j’ai juste voulu passer le flambeau, c’est aussi cela l’amitié, et je suis sure qu’il m’aurait approuvé, qu’il aurait compris mon choix, comme j’ai compris le sien en lisant ses lignes… 

                                                          *** 

Le manuscrit glisse parfaitement dans l’enveloppe brune et je la referme soigneusement.
Je me trouve devant un casier vide dans le couloir où tout a commencé, au Lycée de Tree Hill, je pose ma main sur le battant et doucement je le tire vers moi laissant la noirceur s’évaporer, faisant entrer la lumière dans les tréfonds du casier, un autre casier mais pas n’importe lequel…
L’enveloppe s’emboîte parfaitement et je soupire tout à coup, lasse de tout cela, lasse de devoir porter ce poids là, notre histoire ne m’appartient plus maintenant. Je referme la porte et fais jouer la clé dans un cadenas que j’ai apporté avec moi. Le cliquetis raisonne et le silence le suit, fidèle comme à son habitude dans les moments importants de notre vie. Un sourire se dessine doucement sur mes lèvres, peut être trouverez vous cela égoïste, peut être pas, mais il est temps de le faire changer de main, il est temps qu’un autre d’entre nous écrive sa fin, comme je l’avais voulu secrètement, il est temps que nous laissions tous notre trace.
Dans son calepin Lucas avait écrit « La fin ne m’appartient pas, elle vous appartient à tous…» Je sais qu’il a voulu que je clôture tout cela, mais en définitive, la seule façon de nous libérer serait d’écrire notre fin, chacun, comme nous l’avons ressentit, chacun notre tour, jusqu'à ce que le manuscrit se retrouve sur le bureau d’une maison d’édition…Et voilà pourquoi j’ai refermé la porte de ce casier, voilà pourquoi je fais demi-tour, la clé perdue dans ma main, sans me retourner, rejoignant au dehors l’air frais qui accompagne mes cheveux, les faisant voler et retomber sur mes épaules comme épris de liberté et c’est ce que je suis, maintenant je suis libre, il m’a libéré…

Je descends les escaliers et me retrouve devant une petite boite au lettre juste en face du Lycée, une boite aux lettres qui n’était pas là quand nous avons habité cet endroit, mais qu’importe à présent, le principal, c’est qu’elle soit là. Je sors une enveloppe et m’assieds doucement sur la dernière marche de l’entrée, derrière moi la grosse battisse semble impressionnante et malgré le vent qui souffle, je garde une feuille sur mes genoux, et sort un stylo…

La clé tombe au fond de l’enveloppe et je fais glisser la feuille à sa suite, refermant ensuite l’enveloppe, comme j’ai enfermé le manuscrit dans ce casier, mais pas pour toujours, ce casier lui a appartenu, ces initiales sont gravées dessus, maintenant à son tour d’écrire sa fin… BD…

Je me lève et sans une hésitation je laisse tomber l’enveloppe dans la fente… 

Je soupire et ramasse mon sac avant de faire demi-tour, emportant sous mon bras tout ce qui a fait de moi cet être torturé, cet être à part mais si commun en fin de compte, j’ai souffert des blessures de l’amour, j’ai souffert des horreurs de l’amitié bafouée, mais je me suis relevée, et ils se relèveront tous…Il est temps pour moi de quitter cette route là, peut-être pas pour toujours mais pour quelque temps au moins…

Vous voulez savoir ce qu’il reste de moi maintenant que la lettre a été postée, qu’une autre personne pourra en écrire la fin, juste des mots sur un papier blanc…

« Retrouve-le… » 

                                                      FIN


Commentaires :

Melinou27 : J'ai beaucoup aimé ta fic, je trouve l'histoire très originale et comme à chaque fois que je te lis, les émotions sont là. Je te félicite pour tes efforts et aussi pour ton écriture. Encore un grand bravo !

Elektra : Nanouee, une nouvelle fois fidèle à toi-même. Une histoire magique et bouleversante, un récit d’amitié et d’amour perdu sans réellement l’être. J’ai été particulièrement touchée par la fin, j’ai pleuré avec les personnages et c’est probablement ce qui rend ton écriture sincère et plus réaliste que n’importe quelle autre. Tu transmets un feu d’artifice de sentiments, passant de la mélancolie amère à un doux espoir en l’avenir. Je n’émettrais qu’un seul reproche : la ponctuation est souvent désordonnée. Mais malgré cela, j’ai vraiment adoré. So, to be continued…

« Nous vivons de l’amour et du courage de ceux qui ont choisi de vivre à nos côtés. » Magnifique.



Meyca :

J'ai adoré ta fic, tu écris très bien, ta note s’est jouée à pas grand chose de mon coup de cœur il m'a manqué un petit truc dans ta fic...La mort de Lucas m’a plu même si ça m'a rendu bien triste!!Le retour d'Andy aussi, c'était énorme et j'espère le revoir dans la saison 5...Bravo, bravo, bravo!!

Je suis d'accord avec Elektra attention à la ponctuation!! Bonne continuation...




Haley92 :
J'ai beaucoup aimé ta fic ! Ton style d'écriture est toujours aussi attrayant, tu sais trouver les bons mots pour émouvoir, pour faire ressentir les émotions des personnages. Et ton histoire était originale avec la mort de Lucas, et ces lettres... C'était vraiment bien imaginé ! Je te félicite, tu fais partie de mes auteurs préférés. Que ce soit ici, ou dans tes fics, tu me fais toujours ressentir une émotion à chaque lecture : joie, tristesse ou bonheur. Tu sais réellement bien écrire. Je ne trouve rien à redire. Tout était parfait !
J'espère te lire prochainement. En tout cas, bravo !

Ecrit par haley92 
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