Terrain de basket-ball à côté du fleuve.
Skills : et voilà c’est pas compliqué !
Micro : Il va falloir y aller les mecs ! (parle à son micro) Je vous rappelle chers amoureux du ballon orange que ce soir, c’est le grand soir !
Skills : Eh Lucas t’es avec nous ? Tiens vas-y mets en un pour te porter chance !
Lucas marque un panier.
Skills : T’es en grande forme !
Jimmy : Il est 6h25 Lucas.
Lucas : Vous êtes pas obligés de venir, après tout, c’est rien qu’un match !
Skills : Tu rigoles ? d’abord Whitey te prend dans l’équipe.
Junk : Et Nathan veut te dissuader.
Micro : Il te défie ici même et tu le bats au terme d’un un contre un épique.
Skills : Et après tout ça on irait pas te voir jouer ? Mm… C’est ton premier match de championnat…on est tous avec toi !
Skills passe la balle à Lucas.
Jimmy : Allez Lucas, ouais !
Un 4x4 passe devant le Karen’s café et des lycéens à l’intérieur encouragent les Ravens.
Karen est derrière le comptoir tandis que Keith entre dans le café.
Keith : Karen ? Faut qu’on y aille.
Karen : Ah ! Non, moi je reste là. Je ne peux pas me permettre de fermer le café pour la soirée.
Keith : Lucas sait que tu ne viens pas ?
Karen : Non. Mais il comprendra…
Keith : Karen…
Haley : ( faisant mine de sortir du café, coupe la parole à Keith) On sait tous pourquoi elle ne veut pas venir , elle ne tient pas à revoir son amour de jeunesse, c’est-à-dire ton frère Dan, c’est-à-dire le père de Nathan, c’est-à-dire le type qui a abandonné Lucas, et maintenant en route, avant que je ne reprenne mon souffle.
Haley ouvre la porte du karen’s café, et sort.
Keith : A mon avis t’as tort de pas venir…
Keith sort à son tour, à reculons tout en regardant Karen.
Maison de Dan. Dan et Nathan marchent tandis que Dan parle.
Dan : Le coach Whitey peut peut-être le mettre dans l’équipe, mais il ne peut pas t’obliger à jouer avec lui. Si tu lui fais aucune passe, t’es sûr qu’il te fera pas concurrence. Vous jouez Verona ce soir, ils sont pas mauvais.
Nathan : Ouais je sais…
Nathan et Dan sortent de la maison, en route pour le match !
Vestiaires. Nathan, écouteurs aux oreilles s’y installe et serre la main à Tim.
Tim : La forme ?
Nathan : Mm.
Nathan jette un œil par-dessus son épaule et observe Lucas qui range un papier dans son casier pour ensuite se retourner à son tour et apercevoir Nathan. Celui-ci baisse le regard vers son casier, Lucas fait de même. Whitey rentre dans les vestiaires.
Whitey : Scott ?
Nathan enlève ses écouteurs pour écouter Whitey. Ce dernier fait signe à Lucas que c’est lui qu’il désigne et non Nathan. Alors Nathan se retourne pour regarder Lucas qui ferme son casier et s’avance vers Whitey tout en croisant le regard de Nathan, qui le suit aussi du regard.
Tim : C’est incroyable qu’il ait pris ce mec-là dans l’équipe.
Nathan acquiesce. Lucas sort des vestiaires pour rejoindre Whitey.
Nathan : Il va le virer.
Bureau de Whitey.
Whitey : T’es nerveux ?
Lucas : Ouais, un peu.
Whitey : Tant mieux. C’est normal.
Whitey lance un maillot bleu et blanc à Lucas.
Whitey : Joue comme t’as joué à l’entraînement cette semaine, et tout se passera bien.
Après avoir contemplé son nouveau maillot, Lucas sort du bureau de Whitey et croise dans le couloir Micro et Jimmy.
Micro : Lucas, tu veux bien nous dire quelques mots avant ton premier match ?
Jimmy : C’est pour notre site Internet, « ravenshoops.com ».
Micro : On mettra des commentaires et des photos.
Whitey sort à son tour de son bureau.
Whitey : C’est quoi ce cirque ?
Micro : On fait un site Internet sur le basket.
Jimmy : On est journalistes sportifs coach !
Whitey : Sortez de là, les vestiaires ne sont pas ouverts aux spectateurs ni aux médias.
Micro : T’as entendu ça vieux, on est un média !
Jimmy : Ouais, et on est des journalistes opprimés en plus !
Jimmy et Micro s’éloignent de Lucas, en riant, ravis. Lucas jette son maillot sur son épaule, amusé.
Les Ravens, en chœur : On va gagner, c’est notre destinée !
Whitey : C’est l’heure de rentrer sur le terrain !
Les Ravens rentrent sur le terrain tout en criant « Ravens ! ». Lucas et Nathan sont les seuls à ne pas chanter, et les derniers du cortège.
Nathan : Tu voulais ma place ? Tu l’as.
Terrain de basket. Dan apparaît dans les gradins.
Dan : Bonsoir Keith, mon cher grand frère est venu encourager son neveu ?
Keith : On peut dire ça, ouais…
Keith et Haley, à ses côtés dans les gradins, se regardent en souriant.
Sur le terrain, Nathan marque en smatchant.
Micro (s’adressant à Jimmy dans son micro) : Ce soir, Lucas Scott va jouer son tout premier match avec les Ravens.
Jimmy : Tout à fait mon cher Micro, l’équipe de Tree Hill a remporté ses cinq derniers matchs, mais six de ses meilleurs joueurs ont été suspendu depuis.
Lucas lance le ballon pour marquer.
Dan (depuis les gradins, appelle) : Fiston ?
Lucas se retourne et l’aperçoit, comme répondant à son appel. Dan et lui s’observent, jusqu’à ce que Nathan envoie le ballon à Lucas, qui le reçoit dans la poitrine. Nathan bouscule Lucas en le regardant avec provocation.
Nathan : Réveille toi petit !
Lucas le regarde, abasourdi. Quand le coach Whitey les appelle.
Whitey : Allez les Ravens, rassemblement !
Peyton et Brooke, pom-pom girls, sont debout près du terrain de basket.
Brooke : C’est lui le mec qui a battu Nathan ?
Peyton acquiesce.
Brooke : Il est pas mal…
Les joueurs de l’équipe ont fini leur rassemblement, mais Whitey retient Lucas par le bras.
Whitey : Lucas ? ça va aller, tu t’en sortiras toujours, quoi qu’il arrive.
Lucas sourit et rejoint les autres joueurs.
Pom-pom girls :Ravens, Ravens, toujours plus haut !
Le match commence.
Dan : C’est bon Nathan !
Keith : Avancez !
Haley : Vous êtes les meilleurs !
Un des joueurs lance le ballon à Lucas qui n’arrive pas à le récupérer, celui-ci atteint Peyton.
Peyton : Tu rêves ou quoi ?
Lucas : Ouais, à toi.
Lucas rejoint le match à reculons, laissant Peyton surprise.
Keith : En défense !
L’équipe adverse marque un pagnet, car Lucas a été incapable d’arrêter le ballon qui était pourtant à sa disposition. Whitey est déçu, tandis que Dan sourit.
Nathan : Ils t’ont payé ou quoi ?
Peyton et Brooke encouragent.
Peyton : Allez les Ravens !
Un joueur des Ravens passe le ballon à Lucas qui tire et rate le pagnet. Keith et Haley baissent la tête. Lucas lance encore le ballon deux autres fois, mais rate encore. Dan est ravi, il sourit. Nathan parvient à récupérer le ballon, smatche et marque !
Dan : Nathan, t’es le meilleur !
Whitey (siffle) : Temps mort ! Scott, tu sors.
Lucas s’assoit sur le banc.
Whitey : C’était pas ton jour.
Nathan court et passe à côté de Lucas.
Nathan : Je vais te montrer ce que c’est que le basket.
GENERIQUE.
Nathan et Peyton s’embrassent dans une voiture garée. Peyton enlève sa chemise, tandis que celui-ci lui caresse la cuisse. Nathan interrompt leur baiser en riant.
Nathan : Pardon, je pense encore à l’autre nul ! Excuse moi.
Peyton recommence à l’embrasser. Nathan rit de nouveau.
Peyton : C’est pas vrai !
Nathan : Pardon, j’y peux rien, t’as vu à quel point il était nul ?
Peyton : Et alors ?
Nathan : C’est vraiment un minable ! J’ai jamais vu un aussi mauvais basketteur !
Peyton : ça te fait plaisir, ça ?
Nathan : Bien sûr que oui ! Ca t’amuse pas toi ?
Peyton regarde ailleurs en soupirant.
Nathan : C’est parce qu’il te branche que tu le défends comme ça ?
Peyton sourit en se rapprochant de Nathan.
Peyton : Oui, il me branche, c’est pour ça que j’ai envie de t’enlever toutes tes fringues !
Nathan : Et ben moi j’ai pas envie. Pour une fois je préférerais qu’on discute !
Peyton : Non ! tu veux qu’on parle de l’humiliation publique de ton rival, non merci ! je trouve ça un peu trop cliché !
Nathan : Ah ouais…comme faire l’amour dans une voiture ?
Peyton le regarde, vexée, elle sort de la voiture.
Nathan : Eh, réagis pas comme ça ! Je voulais juste te taquiner !
Peyton claque la portière. Nathan ouvre la vitre.
Nathan : Allez, remonte dans la voiture !
Peyton le regarde, pas dupe.
Nathan : S’il te plaît !
Peyton part et Nathan hausse les épaules.
Nathan :Tu l’auras voulu !
Nathan jette les pompons de Peyton par la vitre. Peyton se retourne. Il lance ensuite un CD.
Nathan : Tiens, je te rends ton CD pourri ! Rentre bien.
Peyton (lui criant après) : J’y tiens beaucoup à ce CD ! SI tu l’as rayé, je me vengerai ! C’était un cadeau !
Keith frappe à la porte du Karen’s café. Karen est derrière le comptoir.
Karen : Entre, je t’en prie !
Keith entre et s’avance vers le comptoir.
Keith : Ca va ?
Karen : Oui, et Lucas ?
Keith s’assoit au comptoir.
Keith : J’en sais rien, je l’ai pas revu. (silence) T’aurais dû venir.
Karen : Et toi, t’aurais pas dû aller voir le coach.
Keith : Je croyais que t’étais prête à le soutenir.
Karen (servant une tasse de café à Keith) : Tu sais très bien que je le soutenais. De toute façon tu l’avais fait entrer dans l’équipe alors je n’avais pas le choix.
Keith (la jaugeant) : Pourquoi t’es en colère ?
Silence. Karen maintient le regard baissé.
Karen : J’aurais dû venir. (regarde ailleurs en souriant, puis lève le regard vers Keith) Je croyais que j’avais tourné la page, mais apparemment je me voilais la face ! C’est au-dessus de mes forces, je ne peux pas retourner dans ce gymnase. J’ai trop de mauvais souvenirs là-bas.
Terrain à côté du fleuve. Lucas tente de marquer un pagnet, mais rate. Il tente encore, mais rate une nouvelle fois. Il est dépité. Peyton le rejoint.
Peyton : C’est ici que viennent traîner les âmes en peine ?
Lucas se retourne et l’aperçoit.
Lucas : Qu’est-ce que tu fais là ?
Peyton : Ce que je fais partout, je m’en vais ailleurs.
Peyton commence à s’en aller, mais interrompt sa marche lorsque Lucas parle.
Lucas : C’est drôle : d’habitude quand je lance le ballon, ça rentre, sans que je me pose de questions, sans même réfléchir.
Peyton se retourne et lui fait face.
Lucas : Ca se fait tout seul.
Peyton : Ca se faisait tout seul, tu veux dire.
Lucas acquiesce et détourne le regard.
Lucas : Ouais.
Peyton : C’était juste un match. Qu’est-ce que ça fait que tout le lycée, la majorité de tes potes et toute la ville te trouvent nul ?
Lucas : C’est très gentil de me remonter le moral ! Je te ramène chez toi ?
Maison de Dan. Ce dernier repasse en boucle l’enregistrement du match de la soirée. Il regarde d’abord le moment où Lucas rate son pagnet, et semble dépité, puis le moment où Nathan marque le sien : il est alors fier et sourit. Nathan rentre chez lui et son père l’accoste du salon.
Dan : Nathan ?
Nathan se détourne de sa trajectoire et rejoint son père au salon.
Dan : Regarde cette action. (montre la télévision) Regarde ce que t’as fait là.
Nathan : J’étais marqué par deux joueurs alors j’ai fait une passe décisive.
Dan : Faux, tu as perdu une occasion de marquer un pagnet.
Nathan : Mais j’étais coincé, et j’ai quand même marqué 28 points !
Dan : 30, ça aurait encore plus impressionné d’éventuels recruteurs ! Il faut que tu dormes, t’avais l’air essoufflé dans le dernier quart temps alors demain footing !
Nathan secoue la tête et commence à partir.
Nathan : Je comprends pourquoi maman est si souvent en voyage d’affaires.
Il continue son chemin tandis que Dan détourne le regard vers lui.
Dans la voiture de Lucas, Peyton et lui arrivent dans la maison de celle-ci. Lucas déboucle sa ceinture.
Peyton : Est-ce que je peux te poser une question ?
Lucas : Je t’écoute.
Peyton : Pourquoi t’as accepté ? D’intégrer l’équipe ? Tu devais te douter que t’avais rien à faire là-dedans.
Lucas : Je l’ai fait pour le jeu. C’est ça que j’aime.
Peyton : Je comprends, la vie est tellement vide de sens, il faut bien s’occuper. Mais pourquoi faire le championnat ? T’aurais pu rester au parc.
Lucas : Ouais, mais je voulais voir ce que je vaux comparé à eux.
Peyton soupire et détourne son regard.
Peyton : Moi je trouve qu’en venant à ce match, on a tous perdu notre soirée. Toi, moi, et les spectateurs.
Lucas : Alors pourquoi tu fais ça ? Si ça te déplaît à ce point, t’as qu’à arrêter !
Peyton : Si je rentrais dans le jus, je serais aussi banale que toutes les autres. Plutôt mourir. D’un autre côté, si je lâche tout, on dira que je fais ma crise, ou que je veux de l’attention. J’suis coincée.
Peyton ramasse ses pompons et ouvre la portière.
Peyton : Tu veux venir chez moi ?
Lucas : Ton petit copain en penserait quoi ?
Peyton : On s’en moque.
Peyton sort et ferme la portière. Lucas ouvre la sienne et sort à son tour. Peyton fait mine d’ouvrir la porte de sa maison, mais se retourne vers Lucas.
Peyton : Pourquoi tu me suis ?
Lucas : Euh… Je pensais que tu…
Peyton : J’t’ai pas invité chez moi. C’était juste pour savoir. Salut et merci.
Elle ouvre la porte, rentre chez elle, puis ferme en laissant Lucas sur le perron. Celui-ci réfléchit et sourit.
Dans la maison de Lucas. Karen est assise au salon et lit un journal quand Lucas rentre. Elle l’appelle et il se dirige vers le salon.
Karen : Bonsoir chéri.
Lucas : Je pensais que tu viendrais.
Karen : Je sais, mais on a eu du monde au café. Les affaires reprennent !
Lucas se dirige vers sa chambre et évite de croiser le regard de Karen.
Lucas : Tant mieux.
Karen se lève brusquement de son fauteuil.
Karen : Lucas ! J’suis désolée. J’espère que je raterai pas le prochain.
Lucas acquiesce et se tourne vers elle.
Lucas : Ouais, moi aussi.
Il entre dans sa chambre. Karen le regarde et soupire, en baissant la tête.
Dans la chambre de Peyton. Celle-ci a branché sa caméra et dessine devant son ordinateur où son image apparaît. Le téléphone sonne. Elle décroche après un moment d’hésitation. Après avoir regardé le numéro qui s’affiche, elle monte le volume des baffes de son ordinateur et y colle le téléphone. Nathan, à l’autre bout du fil, est surpris et décolle son téléphone de l’oreille. Peyton raccroche, et continue à dessiner : il s’agit d’une voiture s’éloignant d’une jeune fille aux cheveux bouclés. Le téléphone sonne à nouveau. Peyton éteint la musique et décroche.
Nathan : Excuse moi. Ecoute chérie…
Peyton : Y a pas de chérie ici, y a qu’une fille qui écoute des CDs pourris.
Nathan: Sincèrement j’suis désolé. J’suis stressé, l’autre naze est dans l’équipe, et mon père, et ben, il me parle plus que de ça. Je me suis énervé, c’était idiot, j’aurais pas dû.
Peyton soupire et recouvre sa web-cam.
Peyton : J’en ai marre de ces histoires.
Nathan : J’y suis pour rien, mais je sais que j’ai pas été très sympa avec toi ces derniers temps, et je te demande pardon. (silence) Tu me pardonnes ? Allez, dis moi que ça va, et que tu m’en veux pas, comme ça quand on se verra demain, y aura pas de malaise entre nous, d’accord, Peyton ?
Peyton : Oui, ça va. Peyton écrit sur son dessin « Non, ça va pas ».
Au terrain à côté du fleuve. Lucas court en driblant, tente de marquer mais rate. Nous savons à cause de la lumière qui diminue qu’il s’entraîne ainsi un long moment, sans jamais parvenir à marquer.
Au lycée. Dans une salle de classe.
Prof : Au début de sa carrière Hemingway ressentait beaucoup de frustrations. Il écrivait de bons livres, mais il voulait faire mieux. C’est alors qu’il a découvert les vertus de l’économie de mots. Peyton, tu vas me décrire quelqu’un, par exemple, Lucas, en utilisant qu’un seul mot.
Lucas et Nathan se retournent vers Peyton, en attendant sa réponse. Peyton observe Lucas, baisse les yeux et dit d’un air déterminé :
Peyton : Coincé.
Les élèves rient, Lucas détourne le regard d’un air énervé, tandis que Nathan s’esclaffe.
Prof : Ca va, on se calme, merci, merci Peyton. Lucas, à toi de décrire Peyton. Choisis un mot.
Lucas (se retournant vers Peyton, qui attend sa réponse) : Solitude.
Les élèves s’exclament : « Ooh ».
Prof : Ca suffit, pas de commentaires les autres ! Merci.
Nathan lève la main après un moment de réflexion.
Prof : Oui ? Nathan ?
Nathan : Je sais comment je décrirais Lucas.
Lucas lève la tête.
Nathan : Bâtard.
Les élèves s’exclament « Ooh » une nouvelle fois.
Prof : On arrête, on arrête ça tout de suite.
Lucas se lève brusquement de sa chaise, ainsi que Nathan. Il le pousse violemment, tandis que Peyton les regardent, abasourdie.
Prof : Mais qu’est-ce qui vous prend ? Arrêtez enfin !
Lucas lève le poing tandis que Nathan est à terre.
Bureau de Whitey.
Whitey : Déjà que dès que je mets le nez hors de ce bureau, on m’insulte parce que j’ai fais l’erreur de te prendre dans l’équipe, en plus tu joues les durs ! Assieds toi.
Lucas s’assoit en face de Whitey.
Whitey : Je dois commencer à perdre la boule avec l’âge. Parce que quand je t’ai vu, je me suis dit que tu n’étais pas comme les autres, j’ai pris sur moi de te donner ta chance dans l’équipe, tout ça parce que je te faisais confiance !
Lucas : J’ai craqué. Je regrette.
Whitey : Qu’est-ce qui t’a pris de te battre ?
Lucas : Je crois que la pression est trop forte.
Whitey (riant) : Ah ouais… A la première difficulté tu plies bagage ! Quel courage !
Lucas (se rapprochant de Whitey d’un air sérieux) : Si j’étais si lâche que ça, je ne serais pas devant vous aujourd’hui.
Dans les vestiaires, un casier claque.
Tim : T’as fait quoi après l’avoir poussé par terre ?
Nathan : Rien, Kelley m’a retenu. Sinon, j’en aurais fait du steak-hâché.
Jake : Il t’aurait peut-être mis une raclée ?
Nathan : Tu sais pas de quoi tu parles, Jake.
Jake : Tout ce que je sais, c’est ce qu’on m’a dit. Et à ce qui paraît, c’est Lucas qui t’a sauté dessus. Et il était prêt à t’en coller une en pleine poire quand le prof est intervenu.
Tim sourit en baissant la tête.
Nathan : C’est une fausse rumeur, au lieu de jouer les commères, tu ferais mieux de t’entraîner.
Whitey entre dans les vestiaires.
Whitey : C’est un salon de thé ici ou un gymnase ? Alors dépêchez vous d’aller vous échauffer. (tourne le regard vers Jake, paraît agréablement surpris) Jaglieski ? Quand t’auras fini de te remaquiller, tu pourras peut-être rejoindre l’équipe ? Allez, on se bouge !
Nathan et Tim regardent Jake d’un air amusé. Tim rejoint Whitey sur le terrain, tandis que Nathan s’attarde, lorsque Lucas arrive dans les vestiaires, et commence à ouvrir son casier.
Nathan : Eh ? Toi, tu vas regretter d’être venu au monde !
Whitey apparaît dans l’échancrure de la porte.
Whitey : Nathan ?
Nathan part après un coup d’œil vers Lucas. Ce dernier ouvre son casier, y prend son maillot.
Terrain de golf sur le toit. Haley joue quand Lucas arrive.
Haley : Ca va mieux ?
Nathan : De quoi tu parles ?
Haley : De ton amnésie.
Lucas : Mais quelle amnésie ?
Haley : Ta mémoire a dû être endommagée pendant la bagarre sinon tu m’aurais dit ce qui s’est passé avec Nathan tout à l’heure ? Tu es sûr que ça va Lucas ?
Lucas : Ouais. Ca t’est déjà arrivé de te réveiller au milieu d’un super rêve, et de vouloir te rendormir ? Ou d’avoir un gros rhume, et de t’en vouloir parce que la veille tu n’appréciais pas la chance que tu avais de pas être malade ?
Haley acquiesce.
Haley : Si.
Lucas : C’est exactement ce que je ressens. J’ai qu’une envie, c’est que tout redevienne comme avant.
Haley : Tu parles du basket, là ?
Lucas : Non, de ma vie en général.
Haley regarde Lucas d’un air compréhensif.
Dans la chambre de Peyton, Brooke et Peyton discutent.
Brooke : Si Lucas était pas aussi pauvre et aussi mauvais en basket, je crois que je serais folle de lui.
Peyton lève les yeux au ciel, puis Brooke regarde les CDs qu’elle tient dans ses mains.
Brooke : T’as acheté le nouveau Beyoncé ?
Peyton : Non.
Brooke : Je te connais bien : tu te la joues Gwen Stefani, super originale et rebelle, mais en fait on t’adore quand même. Et tu sais pourquoi ? Tu as beau être différente, les jours des matchs de basket, tu es avec nous. Tu deviens une des nôtres.
Peyton : Brooke ? Gwen Stefani est assez banale en fait.
Brooke lève les yeux au ciel en souriant.
Peyton : T’as jamais envie de plus que ça ?
Brooke : Plus que quoi ?
Peyton : Notre vie, le lycée, ces idioties de matchs de basket, toujours être obligée de plaire à tout le monde ?
Brooke : Ouais. Parfois j’imagine l’avenir et ça me fait peur rien que d’y penser… Mais en fait je crains rien : j’irai à l’université, j’y rencontrerai l’homme de ma vie, pourvu qu’il soit riche, et que je devienne pas trop grosse.
Peyton la regarde, en acquiesçant, abasourdie.
Garage de Keith. Keith et Lucas entrent en parlant.
Keith : C’était qu’un match Lucas, c’est pas grave, même Jordan a mal joué dans son premier match pro.
Lucas : Il a marqué 16 points lors de sa toute première sélection !
Keith : Je sais, mais je voulais te remonter le moral ; tu feras mieux la prochaine fois, ça sert ç rien de ruminer !
Lucas : Mais j’ai peut-être pas le niveau , je suis peut-être pas capable de jouer comme eux.
Keith : Bien sûr que si !
Lucas : Moi je pense pas… Et puis… Y a pas que ça ! Je suis pas à ma place dans leur monde ! C’était pas une bonne idée.
Keith : Et tu crois que Jordan se serait bien entendu avec des mecs comme eux ? Ca n’a rien à voir. Et ta mère elle en pense quoi ?
Lucas : Je lui en ai pas encore parlé.
Keith : Ben tu devrais !
Lucas : Pourquoi ?
Keith : Parce que ça la concerne aussi. C’est pas facile pour elle tu sais ?
Lucas et Keith regardent à l’intérieur de la voiture qu’ils ont débâché : il s’agit de la voiture de Peyton. On voit sur la banquette arrière diverses ordures.
Lucas : Ouh là !
Keith : Ouais. C’est une constante. Plus la fille est jolie, plus sa caisse est sale. Elle, c’est une championne.
Lucas secoue la tête en souriant, regarde à l’intérieur de la voiture et aperçoit une pochette à dessins. Il souffle dessus pour enlever la poussière et l’ouvre. Il tombe sur une lettre.
Lucas (lisant la lettre) : « Cher Thud Magazine, j’aime beaucoup la BD underground et je veux vous soumettre mes créations. »
Il tourne la page, observe les dessins de Peyton, quand celle-ci arrive et lui arrache la pochette des mains.
Peyton : Touche pas à mes dessins !
Lucas : J’ai…J’ai rien vu.
Peyton : Ca ne regarde personne d’autre que moi. Est-ce que je m’amuse à lire ton journal intime ?
Lucas : J’ai pas de journal.
Peyton : Tu devrais. « Cher journal, je n’ai ni père ni talent au basket. PS : Je fouille les sacs à mains des filles. »
Elle part et Lucas la regarde s’éloigner, puis sourit.
Extérieur de la maison de Dan. Nathan soulève une altère.
Dan : Il paraît que tu t’es battu au lycée ?
Nathan : C’était rien.
Dan : T’as gagné au moins ?
Nathan : On nous a séparés avant.
Dan : Ah oui, vraiment ? Tu te rends compte que ton principal m’a appelé pour me dire ce qui s’est passé ? Une équipe universitaire de haut niveau n’engagera jamais un joueur qui a une mauvaise réputation.
Nathan : Papa, il draguait ma copine ! J’allais tout de même pas le laisser faire !
Dan : Ta copine ?
Nathan souffle, exaspéré.
Dan : Si tu dois te battre, tâche au moins de trouver un enjeu plus important ! Sinon ça va, t’es pas blessé ?
Nathan : Non.
Dan : Si tu n’as rien, ça va.
Dan commence à partir, mais Nathan le retient.
Nathan : Et toi ?
Dan se retourne et fait face à son fils.
Dan : Moi ? quoi ? quoi ?
Nathan : C’est pas à moi qu’il en voulait. C’est à toi en fait.
Maison de Lucas. Lucas boit un verre d’eau.
Karen : Tu me racontes ta version des faits, ou tu me laisses te punir sans possibilité de te défendre ?
Haley s’attable avec Lucas et Karen qui prennent leur petit-déjeuner. Lucas la regarde.
Haley : Oh, le téléphone sonne j’y vais.
Karen : J’attends ?
Lucas : Il m’a provoqué, maman !
Karen secoue la tête.
Lucas : Il a dit que j’étais…
Karen (lui coupant la parole) : Non Lucas, quand ton lycée a appelé, je leur ai dit qu’ils se trompaient de Scott, ils m’ont répondu que c’était impossible puisque les deux Scott se battaient ensemble ! Qu’est-ce qui t’a pris de te battre en classe ? de te battre tout court d’ailleurs ?
Lucas (l’interrompant, élevant la voix) : Je te dis qu’il m’a cherché !
Karen : Tu sais que Nathan est bête et arrogant, pourquoi céder à la provocation ?
Lucas : Cette fois-ci il est allé trop loin !
Karen : Et toi t’es rentré dans son jeu ?
Lucas soupire et détourne le regard.
Karen (baissant les yeux) : Ca n’aurait pas quelque chose à voir avec ton mauvais match de l’autre soir ?
Lucas : Comment tu pourrais le savoir ? T’es même pas venu !
Karen est choquée et bouleversée. Elle se lève de table.
Lucas : Excuse moi maman. Pardon maman !
Karen part, Lucas regarde par la fenêtre et aperçoit Peyton qui fait mine d’entrer dans le bâtiment du Thud Magazine, puis change d’avis et jette dans une poubelle proche sa pochette à dessins. Lucas ramasse la pochette et regarde la vitrine du bâtiment.
Devant la maison de Lucas, sur le porche. Lucas rejoint sa mère sur la balancelle.
Karen : T’as l’air fatigué ?
Lucas : J’ai mal dormi. J’ai rêvé que j’avais fait une réflexion complètement idiote à ma mère.
Karen et Lucas en même temps : Je voulais te dire…
Karen : Ooh ?
Lucas cogne l’épaule de Karen en jouant.
Lucas : Vas-y.
Karen lui rend la pareille en riant.
Karen : Vas-y toi.
Lucas : J’suis désolé.
Karen : Non. C’est à moi de m’excuser, j’aurais dû t’expliquer pourquoi je n’étais pas venue. J’avais vraiment envie de te voir jouer mais je n’avais pas le courage de retourner au gymnase. C’est là que Dan m’a dit qu’il partait à l’université tout seul. C’est là que ma vie a changé.
Karen prend sa respiration et regarde Lucas qui semble triste pour sa mère.
Karen : Je t’assure que je ne regrette pas une seconde que ma vie se soit déroulée comme ça. Au contraire. Il n’empêche que ce jour-là dans ce gymnase Dan m’a fait beaucoup de peine. Et c’est justement le basket qu’il a choisi. Je sais que ça doit te mettre mal à l’aise d’entendre ça, mais je préfère te dire la vérité.
Lucas : C’est moche que t’aies autant souffert.
Lucas et karen s’étreignent, mais Lucas ne se débarrasse pas de son air grave. Dan et Nathan marchent à l’extérieur.
Dan : Ecoute, faut qu’on parle de tes problèmes d’équipe. Je sais que tu dois me trouver dur, mais c’est parce que j’ai de grands projets pour toi. Whitey va pas virer Lucas à cause d’un mauvais match, ça non.
Nathan : Ca fait rien, qu’il le garde. Il va continuer à se faire humilier.
Dan : Whitey ne va pas lâcher. A mon époque, il était déjà aussi borné qu’aujourd’hui. Il avait toujours raison. Même quand il avait tort. J’étais le seul à m’opposer à lui.
Nathan : Du coup il t’a laissé sur le banc le jour de la finale.
Dan : Ca, c’est ce qu’il prétend. Tout le monde croit qu’il a eu le dernier mot. Mais je vais te dire la vérité : c’est moi qui n’ai pas voulu finir ce match. On menait dans le dernier quart temps, il voulait pas prendre de risques, mais qu’est-ce que je t’ai dit de faire dans ces cas-là ?
Nathan : Maintenir la pression.
Dan : Exact, il faut maintenir la pression. En plus y a des agents qui étaient venu me voir, et mon adversaire direct avait été recruté par une super fac, mais je savais que j’étais meilleur que lui. Alors j’ai désobéi à Whitey et j’suis allé marquer.
Nathan : La classe.
Dan : Ouais.
Nathan et Dan arrivent devant leur maison, Dan aide Nathan à étirer ses bras.
Dan : En voyant ça Whitey demande un temps mort et il commence à brailler que c’est grâce à son système de jeu qu’on est là, et que les joueurs doivent se mettre au service de l’équipe. Moi j’ai dit « Okay, jouez sans moi, on verra ! ».
Nathan : Et ils se sont fait griller ?
Dan : Ouais, c’était dommage pour les autres joueurs, mais ça a donné une leçon à Whitey. C’est grâce à moi qu’on était en finale du championnat, ses tactiques n’y étaient pour rien. Ecoute garçon, ne relâche pas la pression sur Lucas même si tu crois l’avoir battu pour de bon. Whitey se sert de lui pour se venger de moi, je lui ferais regretter quand le moment sera venu. En attendant, fais moi confiance.
Nathan : D’accord.
Dan : C’est bien.
Librairie du lycée. Jake rattrape Lucas qui marche devant lui.
Jake : Salut Lucas, c’était pas ton soir Vendredi.
Lucas regarde Jake, étonné.
Lucas : Ah ça…
Jake : Ca arrive… Il paraît que tu lis beaucoup ?
Lucas : Ouais.
Jake : Viens, j’ai un livre à te prêter. J’aurais voulu te parler plus tôt. Je voulais te souhaiter la bienvenue dans l’équipe, mais…disons que j’ai préféré te laisser le temps de t’intégrer à ton rythme. Euh…(serre la main à Lucas) Je m’appelle Jake.
Lucas : Ouais, je sais.
Jake : J’ai entendu parler de ton duel contre Nathan. Mm…je m’en veux d’avoir rater ça !
Lucas : Oh, t’as pas raté grand-chose !
Jake : J’connais bien Nathan… Il est super fort c’est sûr, mais (silence) il se prend trop au sérieux, et il a peur de toi ! La peur, ça change tout.
Jake tend un livre à Lucas.
Lucas (lisant la couverture du livre) : « le frisson d’Atlas » ?
Jake : Tu l’as lu ?
Lucas : Non.
Jake : C’est bien tu verras. (silence, baisse les yeux et secoue la tête) Allez ça va aller, tu verras. (silence, relève la tête) Rappelle toi seulement une chose : ne les laisse pas te le voler.
Lucas : Voler quoi ? Je comprends pas.
Jake : C’est normal. Mais tu comprendras.
Jake part en souriant.
Salle de classe.
Prof : Bon, je voudrais relancer notre petit projet Hemingway. Mais afin d’éviter que vous n’en veniez aux mains, cette fois, nous allons travailler par écrit. Vous n’êtes même pas obligés de mettre vos noms sur les feuilles. Notez simplement un mot, un seule et unique mot, qui résumera ce que vous voulez le plus à ce moment de votre vie. Compris ?
Terrain à coté du fleuve. Lucas tente un pagnet mais le rate. Nathan rattrape le ballon, tourne autour de Lucas en l’observant d’un air amusé.
Nathan : Regarde (lance le ballon et marque un pagnet) C’est comme ça qu’on fait. T’y arrives plus, t’as perdu le truc ? (marque encore un pagnet) C’est marrant, j’en avais entendu parler. Et puis, on y pense tous. (marque un pagnet) On se demande tous comment on fait pour y arriver si facilement et ce qui se passera si un jour on n’y arrive plus. Si on perd ce petit truc. Ca doit être dur. (Nathan drible et smatche) A moins que je me trompe, et que tu y arrives encore. (Nathan passe le ballon à Lucas) Essaie pour voir.
Lucas : Je n’ai rien à te prouver.
Nathan : J’ai raison. T’as plus le truc. C’est dommage, moi qui me faisais une joie de te montrer ce que c’est que savoir jouer, mais…ça sert à rien de continuer à t’humilier. On sait tous les deux que t’es fini. Je te dis pas à tout à l’heure à l’entraînement, je me doute que tu viendras plus. (marche en reculant, faisant mine de partir) Tout le monde sait que t’es nul, de toute façon !
Nathan se retourne et part, Lucas le regarde et, furieux, lui jette le ballon dessus, mais il rate son coup et n’atteint même pas la voiture. Nathan se retourne, amusé.
Nathan : Tu m’as encore raté ! Tss.
Terrain de basket au lycée.
Whitey : (faisant l’appel) Scott ? Lucas Scott ? Quelqu’un sait où il est ? LUCAS SCOTT ? Pff.
Whitey siffle le début du match après avoir secoué la tête, déçu.
Garage de Keith. Peyton vient récupérer sa voiture, Lucas est derrière le comptoir.
Peyton : Et l’entraînement alors ? Tu n’y vas plus ?
Lucas ne répond pas, il tend un papier à signer à Peyton qui le signe. Puis il lui rend sa pochette à dessins, et ses clefs.
Peyton : Pourquoi tu les as récupérés ?
Lucas : Ils valent la peine d’être vus.
Peyton : Ca ne te regarde pas.
Lucas : Non, t’as raison, ce ne sont pas mes affaires. Et en plus, j’y connais sûrement rien.
Peyton : Y a de grandes chances.
Peyton commence à partir, elle est interrompue par Lucas, mais continue à marcher. Il marche après elle.
Lucas : Je voudrais seulement savoir pourquoi tu les montres pas. Ils sont très bien ces dessins.
Peyton : Pas assez.
Lucas : T’as tort Peyton. T’es douée tu sais ?
Peyton s’arrête de marcher et lui fait face, devant sa voiture.
Peyton : Ce que je voudrais c’est que mes dessins parlent au moins à une personne, que ça ait un sens. Je voudrais représenter la foi, ou un nouvel espoir, ou un moment de vraie joie. C’est comme la première fois que tu vois un groupe génial en concert et que tu sens cette communion, les spectateurs et les musiciens ne font plus qu’un. Ils sont tous portés par quelque chose de fort. (silence, baisse la tête puis la relève) C’est ça que je voudrais dessiner. Mais c’est trop difficile. Ca ne m’intéresse pas d’être moyenne, je veux faire quelque chose d’exceptionnel, ou alors je préfère ne rien faire du tout.
Peyton regarde Lucas puis ouvre la portière de sa voiture.
Lucas : Ouais, c’est comme moi.
Peyton se retourne et lui fait face de nouveau, puis monte dans sa voiture et commence à démarrer. Lucas la retient.
Lucas : T’oublies tes dessins sur le bureau !
Peyton hausse les épaules.
Peyton : Tu peux les jeter, ils n’apportent rien à personne de toute façon.
Peyton démarre, tandis que Lucas la regarde s’en aller.
Le bureau de Whitey. On voit dan marcher dans le couloir et ouvrir la porte du bureau.
Whitey : (sans relever la tête de ses papiers) Ici on frappe avant d’entrer quand on tient à sa vie. (lève les yeux et aperçoit Dan) Aah. Je comprends tout.
Dan : En 20 ans ce bureau n’a pas changé.
Whitey : Qu’est-ce que je peux faire pour toi Danny ?
Dan : Et bien…tirer un trait coach.
Whitey pouffe de rire.
Dan : Oublier le passé.
Whitey : Est-ce que tu crois vraiment que c’est à toi de me dire ça ?
Dan (s’avançant dans le bureau) : Je comprends que vous puissiez m’en vouloir Whitey, mais laissez Nathan en dehors de ça.
Whitey : Et pourquoi je t’en voudrais mon grand ?
Dan : Vous le savez très bien : la finale du championnat…et en plus vous avez humilié le fils de Karen en voulant me faire payer vos vieilles frustrations.
Whitey : Le fils de Karen ? Tu as une façon de voir les choses un peu tordue. Je pense que tu seras content de savoir que le fils de Karen a préféré quitter l’équipe. Tu es fier de toi Danny ? Ca te fait plaisir de voir que l’enfant que t’as abandonné est malheureux ?
Dan pouffe de rire et recule en faisant mine de partir.
Dan : Eh ! Laissez mon fils jouer comme il l’entend et vous pourrez peut-être enfin gagner le championnat.
Whitey : Tu te fiches du mal que tu fais à ces enfants Dan ?
Dan (se retourne et prend la poignée de la porte pour la fermer) : Moi, je n’en ai pas fait mon métier.
Dan dit au revoir de la main à Whitey, ferme la porte en souriant et part. Whitey semble furieux, il remet ses lunettes et continue ce qu’il faisait avant l’interruption de Dan.
Salle de classe. Mr Kelly est seul à son bureau et il lit les fiches que les élèves lui ont rendues, portant le mot que chacun a écrit dessus, mot qui désigne ce qu’ils veulent au moment même où ils écrivent. Nous voyons le mot « vérité ». On voit alors Peyton qui arrache les dessins qui murent sa chambre. Nous voyons le mot « revanche ». L’image vient sur Nathan qui fait de la musculation d’un air déterminé. Le mot « réponses » s’affiche ensuite. On voit alors Lucas assis à une table de pique-nique près du terrain à côté du fleuve.
Terrain près du fleuve. Lucas est toujours assis quand Whitey referme la portière de sa voiture qu’il a garé tout à côté. Il marche en direction de Lucas. Lorsque celui-ci l’aperçoit il souffle d’exaspération.
Whitey : C’est dommage que tu sois pas venu
Lucas : J’suis nul de toute façon.
Whitey : Je vais te faire une confidence. Les équipes successives que j’ai coachées ont remporté 35 titres…mais tu sais ce qui m’empêche de dormir la nuit ? Les postes que j’ai refusés dans les universités. C’est facile de passer à côté de sa vie.
Lucas (acquiesçant) : C’est sûr.
Whitey : Tu sais qu’on a un match demain soir ? Tu fais partie de l’équipe. A demain soir j’espère.
Lucas acquiesce, Whitey s’avance vers lui en souriant avec sagesse.
Whitey : Tu sais, y a aucune honte à avoir peur fiston, on a tous peur de quelque chose. Le secret, c’est d’identifier exactement d’où elle vient… Parce qu’une fois que t’as mis un visage dessus, là tu peux lutter. Tu peux vaincre tes peurs et même les apprivoiser, et en faire des forces. (Whitey fait un clin d’œil à Lucas) Tâche d’y penser.
Whitey part tandis que Lucas reste assis et le voit s’éloigner, en réfléchissant.
Chambre de Peyton. Peyton lit un magazine, allongée sur son lit, tandis que Nathan lui met du vernis à ongles aux pieds.
Nathan : Qu’est-ce qu’ils sont moches tes orteils !
Peyton : Non, c’est pas vrai.
Nathan : Si, ils sont énormes, on dirait presque des doigts.
Peyton : Si c’étaient des doigts, je te montrerais le majeur.
Nathan : Allez, fais pas la tête je rigolais. J’adore tes orteils. (silence) Je vais plaquer l’équipe de basket.
Peyton : Bien sûr.
Nahtan : Si, c’est vrai : j’éprouve plus aucun plaisir. Whitey me déteste, et mon père est jamais satisfait du nombre de points que je marque.
Peyton : (lève les yeux de son magazine, regarde Nathan avec intérêt) Je crois que tu as raison. Laisse tomber le basket, et moi je vais arrêter d’être pom-pom girl, j’en ai ras le bol. On a mieux à faire de notre vie. (semble à la fois soulagée d’un poids, véritablement excitée et ravie) C’est une idée géniale.
Nathan : (riant et détournant son regard de Peyton) Je vais certainement tout plaquer comme ça, ouais ! N’importe quoi, bon écoute j’y vais ! On se retrouve au match.
Nathan part et laisse Peyton terriblement déçue et dépitée.
Une rue. Haley et Lucas marchent en parlant tranquillement.
Haley : Tu prendrais quoi comme nom si t’étais acteur porno ?
Lucas : T’es devenue folle ou quoi ?
Haley : Tu connais pas ce jeu-là ? Tu prends le nom de ton premier animal de compagnie, le nom de jeune fille de ta mère, t’obtiens ton nom de star du X. C’était quoi le nom de ton premier animal ?
Lucas : Tu te souviens pas de mon chien qui s’appelait Rocket ?
Haley : Si ! Bien sûr, Rocket ! Il était super ce chien. Et le nom de jeune fille de ta mère, c’était bien…Roe. Rocket Roe ! (tous les deux rient) C’est classe !
Lucas : Ce serait quoi le tien ?
Haley : J’ai eu un lapin. Bugs Bunny.
Lucas : Original pour un lapin.
Haley : Oui, et le nom de jeune fille de ma mère étant Brigard, dans le monde du porno je serais…
Lucas : Bunny Brigard.
Haley : (confirmant) Bunny Brigard. Les Ravens en folie avec Rocket Roe et Bunny Brigard !
Haley rit, Lucas lui tapote le dos.
Lucas : T’es dingue.
Haley : Et oh, t’es pas mieux.
Lucas commence à partir, il est interrompu par Haley.
Haley : Attends. (Lucas revient sur ses pas) Ce soir y a un match. Il paraît que tu vas pas jouer.
Lucas : Non (s’avançant vers Haley) C’est drôle c’est la première fois que je vais pas au bout de quelque chose.
Haley : Je sais.
Lucas : Mais là vraiment je fais un blocage. Et le pire dans tout ça, c’est que je sais pas d’où ça vient. Pourtant avant, même quand j’étais un peu perdu ou malheureux, quelque soit le problème que j’avais, je pouvais me raccrocher à une chose : le basket. C’est mon truc ça, ça fait partie de moi. Mais, dans leur gymnase, quand je mets leur uniforme, je suis plus comme d’habitude. C’est un autre monde.
Haley : Je te comprends… Mais, moi je te connais. Je sais que t’es un mec formidable, et quoi qu’il se passe on ne pourra jamais t’enlever ça. Tu seras toujours le même Lucas, quel que soit l’endroit, l’uniforme, ou l’équipe avec qui tu es. Tu comprends ? (pause, elle sourit) Appelle moi, on se fera une pizza !
Haley et Lucas partent chacun de leur côté.
Chambre de Lucas. Il ouvre la pochette à dessins de Peyton et regarde les dessins à l’intérieur. Il s’arrête sur un dessin où l’on voit une vingtaine d’hommes identiques, avec une exception. Lucas lit ce qu’il y a d’écrit : « ils ne sont pas toi ». Il y réfléchit en effleurant du bout des doigts le dessin, lorsque Karen apparaît dans l’échancrure de la porte avec du linge repassé.
Karen : Lucas ? Ce soir, je ferme le café, je vais voir un match de basket !
Lucas : J’suis désolé, maman.
Karen (s’avance dans la chambre près de Lucas) : Non, mon chéri c’est moi qui suis désolée. Le basket est ta passion, ça l’a toujours été d’ailleurs. (rit) Quand t’as eu ton premier maillot officiel, t’étais fou de joie, tu l’as gardé quinze jours sur le dos sans vouloir l’enlever. (Lucas sourit, Karen baisse les yeux) Puis t’as décidé de quitter l’équipe. Tu te souviens de ce qui t’a poussé à le faire ? (Lucas semble réfléchir) Lucas ?
Lucas : Je ne voulais plus revoir son visage.
Karen : Dan ?
Lucas (le regard vide, les larmes aux yeux) : Je voulais pas être comme lui…et, si je continuais à jouer, j’avais peur de finir par lui ressembler. (lève les yeux vers sa mère) Pendant le dernier match, j’ai perdu tous mes moyens, parce que je sentais qu’il me regardait.
Karen (soupirant) : Ca suffit, il nous a fait assez de mal comme ça. Ce soir, je vais voir mon fils jouer au basket, comme avant, quand sa passion était ce qui comptait le plus à ses yeux.
Karen dépose le linge propre et commence à partir.
Lucas : Maman ? (Karen réapparaît) Merci.
Karen : C’est très difficile de vaincre ses peurs. On a parfois besoin qu’on nous aide un peu.
Karen sort de la chambre, une larme a visiblement coulé sur la joue de Lucas, il regarde à nouveau le dessin sur lequel il s’était arrêté.
Rue. Lucas sort du café en courant, la pochette à dessins de Peyton à la main. Il retient un homme qui ferme le bâtiment du Thud Magazine.
Lucas : Hé ? Une seconde ! Ce sont des dessins d’une artiste locale. (tend la pochette à l’homme) Ca vaut vraiment le coup.
L’homme : D’accord, merci.
Lucas : Au revoir !
Lucas part en courant et l’homme le regarde s'en aller.
Le café de Karen. Haley, derrière le comptoir, aperçoit Lucas qui court par la vitrine. Elle comprend qu’il va jouer au match, et sourit.
Maison de Dan. Nathan marche vers la sortie. Dan, immobile, le conseille en le regardant s'éloigner.
Dan : C’est le moment de te concentrer. Oublie tout ce qui pourrait te perturber. Je ne veux pas que tu penses à Whitey, ni aux autres joueurs de l’équipe, ni à personne. Laisse les plutôt penser à toi, fiston. (Nathan boit de l’eau devant la porte, il ne regarde pas Dan, mais l’écoute avec détermination) Tes adversaires pensent à toi en ce moment…et ils ont peur. Je te retrouve au match !
Nathan sort de chez lui sans un regard à Dan.
Terrain de basket. Les pom-pom girls s’échauffent, tandis que Peyton, visiblement en retard arrive et se place à côté de Brooke.
Brooke : Je commençais à me dire que t’allais pas venir.
Peyton : On a un match. C’est ici qu’est ma place.
Un couloir du lycée. On voit Lucas qui marche de dos, dan arrive dans le couloir et ne le reconnaît pas.
Dan : Hé, fiston !
Lucas se retourne, Dan s’arrête de marcher en le voyant. Tous deux marquent une pause, interloqués. Dan se reprend vite et tend un sac à Lucas.
Dan : Tu peux donner ça à mon fils, s’il te plaît ?
Lucas reste immobile et muet, il regarde Dan s’en aller, visiblement choqué et blessé. On entend Jake arriver derrière Lucas.
Jake : Ne les laisse pas te le voler… (Lucas se retourne pour lui faire face) Ton talent. (il prend le sac de Nathan des mains de Lucas, pour le soulager de son embarrassement) Il est à toi, à toi seul. (fait une tape sur l’épaule à Lucas)
Lucas demeure immobile et abasourdi, il se retourne et regarde là où Dan était quelques minutes auparavant, bouleversé. Puis il part.
Vestiaires. Lucas commence à mettre son maillot, mais il arrête son geste et observe le nom marqué derrière le dos de celui-ci : « Scott ».
Lucas voix off : Ne laisse pas ta flamme s’éteindre, étincelle après précieuse étincelle, dans les eaux putrides du presque, du pas encore, ou du pas du tout.
Karen entre dans le terrain en soupirant, et aperçoit Dan dans les gradins, celui-ci croise son regard. Elle semble reconnaître quelqu’un qui l’appelle et s’assoit à ses côtés.
Lucas voix off : Ne laisse pas périr ce héros qui habite ton âme, dans les regrets frustrés d’une vie que tu aurais mérité, mais que tu n’as jamais pu atteindre.
Brooke encourage l’équipe en agitant ses pompons, elle regarde Peyton en souriant.
Lucas voix off : Tu peux gagner ce monde que tu désires tant.
L’homme du Thud Magazine regarde les dessins de Peyton.
Lucas voix off : Il existe.
L’équipe se prépare à entrer sur le terrain, en criant « ravens ! ». Lucas et Nathan sont les derniers.
Lucas voix off : Il est bien réel.
Nathan : T’as la trouille hein ?
L’équipe court sur le terrain, accueillie par les pom-pom girls.
Lucas voix off : Il t’appartient.
Lucas se retourne vers Peyton en train d’encourager l’équipe et l’appelle.
Lucas : Hé ?
Lucas voix off : Tout est possible.
Lucas : Tes dessins ont bien un sens. Ils m’ont redonné espoir. (Peyton arrête d’agiter ses pompons, elle sourit, elle est fière) C’est grâce à eux que je suis venu.
Toutes les mains des joueurs sont placées les unes sur les autres au centre de l’équipe, Whitey sourit, fier.
Whitey (à Lucas) : Tu vas très bien t’en sortir.
Lucas : Ouais, je sais, merci.
Whitey sourit, part et Dan apparaît alors derrière lui. Lucas sourit en le regardant, confiant, ayant vaincu sa peur, tandis que Dan paraît submergé par sa soudaine infériorité. Lucas, se retournant alors avec nonchalance, laissant apparaître son sage mépris pour l’être qui l’a engendré, montre le dos de son maillot à Dan, où l’on ne voit plus le nom « Scott » écrit. Dan est bouleversé. L’image s’arrête sur le nom « Scott » attaché à un bout de tissu volant jusqu’à atteindre le sol.